Co-réalisatrice (l’autre réalisatrice étant Léa Clermont-Dion) du documentaire choc intitulé « Je vous salue salope – la misogynie au temps du numérique », Guylaine Maroist a mentionné, lors de cette visite au Cégep de Saint-Jérôme, le 3 mars dernier, en marge du visionnement de son film, avoir eu de la pression pour ne pas s’attaquer à cette forme de violence insidieuse, qui prend de multiples formes : insultes, harcèlement en ligne, diffusion d’images intimes sans consentement…
« Quand on a annoncé qu’on allait travailler sur ce film, on a reçu des menaces, Léa et moi. Mais à force de rencontrer des personnes tellement courageuses, comme Kiah Morris, je n’ai plus peur. Je sais qu’il y a un combat à mener et je suis prête à le faire. Je suis encouragée quand je vois des gens prêts à se battre pour la démocratie et le droit des femmes ».
Cette forme de violence peut sembler banale pour certains, mais elle est tout sauf anodine pour ceux et celles qui en sont victimes. Les deux réalisatrices ont décidé de mettre en lumière cette réalité en réalisant le documentaire qui ne laisse personne indifférent. Des témoignages poignants de femmes et d’un homme ayant été touchés par cette problématique.
Au-delà de ces témoignages bouleversants, le documentaire a également pour objectif de sensibiliser le public à cette problématique. En effet, bien que la cyberviolence soit souvent minimisée ou ignorée, elle peut avoir des conséquences dramatiques pour les victimes, allant jusqu’à les conduire à la dépression, l’anxiété, voire même au suicide.
Ce film documentaire plonge le public dans le vortex misogyne du Web et documente la haine contre des femmes.
Dans cette histoire chorale aux airs de thriller psychologique, on suit quatre femmes à travers deux continents : Laura Boldrini, ex-présidente du parlement italien, Kiah Morris, ex-représentante démocrate américaine, Marion Séclin, comédienne et youtubeuse française, ainsi que Donna Zuckerberg, spécialiste des cyberviolences faites aux femmes et sœur du fondateur de Facebook.
Au final, ce tour de force fait ressentir une haine décomplexée dont l’objectif a le mérite d’être clair: faire taire celles qui rayonnent. Certaines tomberont sous le couperet cruel et cristallisant du clic, d’autres, fières guerrières, se tiendront debout et refuseront le silence.
Une forme de violence à prendre au sérieux
Il est essentiel de prendre au sérieux cette forme de violence et de mettre en place des mesures de prévention pour protéger les victimes.
D’ailleurs, les deux réalisatrices se sont rendues à Ottawa pour faire des représentations auprès du gouvernement au sujet des recours et des ressources disponibles pour les victimes ainsi que le rôle crucial que peuvent (et doivent!) jouer les personnes alliées, notamment les hommes. Une pétition circule présentement.
Le distributeur et producteur La Ruelle Films a annoncé des représentations de « Je vous salue salope » dans plus de 15 pays. La France, l’Égypte, l’Inde, la Chine, la Turquie, la Roumanie, l’Islande, la Tchéquie, le Kosovo, la Macédoine du Nord, la Bosnie, la Guinée et le Burkina Faso, sans oublier les États-Unis, sont du nombre. La liste ne fera que s’allonger avec les critiques qui risquent d’être fort élogieuses.
À l’affiche depuis septembre dernier, le film peut encore être vu dans des salles de cinéma de Montréal et lors de projections spéciales et évènements. Il est également disponible en vidéo sur demande, en DVD et en Blue-Ray.
Pour en savoir davantage : https://jevoussaluesalope-film.com/ ou https://laruellefilms.com/archives/production/je-vous-salue-salope/.