Une déferlante d’amour et de messages d’encouragements sur sa page Facebook l’a ému suite à sa victoire avec plus de 3000 voix devant le libéral Robert Fleming et le conservateur Serge Dubord.
Questionné au lendemain de l’élection, il avoue avoir une petite baisse d’adrénaline post-campagne après beaucoup de jours de travail. Il assure toutefois que « de l’énergie il y en avait encore et il en reste pour le mandat. Le résultat est clair, c’est une victoire du Bloc dans Mirabel. Je remercie mes électeurs et mes électrices, au-delà des chiffres, il faut accepter le résultat avec humilité. On est chanceux de vivre dans un régime démocratique où on peut faire ces choix-là. C’est le plus grand honneur d’une vie que de pouvoir servir les gens de ma circonscription. »
Si on savait que ça allait être serré, on voyait les sondages nationaux, le député s’est concentré sur sa campagne positive avec une plateforme régionale. « On a été présent sur le terrain et dans les médias nationaux. On ne contrôle que notre campagne! »

Jean-Denis Garon et Yves-François Blanchet devant l’autobus de campagne du chef lors du déclenchement de la campagne électorale.
Réactions et bilan du chef bloquiste
Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, a initié son discours en soulignant l’aspect humain de la campagne. « Le Bloc a fait une campagne de cœur, une campagne de passion, à la hauteur de ce que sont les Québécois. » Il souhaite entretenir une amitié sincère avec celles et ceux qui y sont allés à fond et qui se sont inclinés. « Vous resterez des morceaux de l’âme du Bloc Québécois », a-t-il tenu à mentionner avant de remercier les militants du Bloc et du Parti québécois.
Devant la guerre commerciale avec un bouillant président des États-Unis, qui a même poussé l’insulte à l’injure en invitant les Canadiens à voter pour lui la journée des élections, le chef du Bloc Québécois se réjouit d’avoir su conserver un poids décisionnel dans ce gouvernement minoritaire, et d’avoir abordé des sujets incontournables pour le Québec : « Nous avons parlé aluminium, forêt, pêcherie, gestion de l’offre, culture, aérospatiale, minéraux stratégiques, ce qui distingue économiquement le Québec et son tissu de PME, son énergie propre et son histoire des 60 dernières années. Nous en avons parlé sans arrêt et de façon positive. Ces sujets s’inscrivent dans le narratif d’un gouvernement minoritaire. »
En direct de l’ITHQ au lendemain de l’élection, le chef a voulu adresser ses félicitations aux chefs et à l’ensemble des candidates et candidats dans cette élection qu’il qualifie d’atypique.
Le mot qui lui vient à l’esprit devant les résultats de son parti est : Humilité. « Les tempêtes se produisent et elles ont des effets. Les gens du bloc ont retenu une vague avec leurs mains. Il n’y a pas de garantie de stabilité, mais nous invitons à ce que mutuellement, les partis fédéralistes et nous soyons capables, devant une crise qui doit être gérée au gouvernement fédéral, de faire preuve de collaboration ». Il invite même à mettre de côté les menaces envers un gouvernement minoritaire et à mettre sur pause toute attitude belliqueuse devant les thèmes chers au parti : la protection du français, la laïcité, la capacité d’accueil et le respect de la volonté du Québec.
« Nous avons fait des propositions sur le plan économique et nous avons exprimé des inquiétudes pour l’économie différente du Québec et elles devront être prises en considération », mentionne-t-il.
« Dans les prochains jours, le brouillard assez épais des élections demandera à tout le monde de prendre un pas de recul, d’observer les développements, il faudra être patient et respectueux », dit-il en abordant sans doute la perte du siège des chefs de deux partis, les conservateurs et les néodémocrate.
Questionné sur le projet de souveraineté du Québec suite aux commentaires du chef du Parti québécois, Yves-François réitère que le parti et tout le parlement doivent « prendre acte du devoir que ça implique pour nous tout en restant qui nous sommes, en attendant la prochaine occasion de relancer une réflexion sur la capacité du Québec à prendre ses propres décisions. »

Yves-François Blanchet s’est beaucoup déplacé dans les Basses-Laurentides pour appuyer ses candidats sur le terrain dans cette élection qu’il qualifie d’atypique. Jean-Denis Garon a réussi à garder son siège après une campagne courte mais très intense.
Retour sur les résultats de la région
Sur les résultats dans le 450, Yves-Francois partage ceci : « On identifie la crainte distillée par Donald Trump en termes de tarif, de commerce et de la fable farfelue d’annexion. Ça a marqué les gens et ça a été utilisé stratégiquement par les libéraux dans la précampagne monopolisée par leur course à la chefferie. Le rayonnement très montréalais des libéraux fédéraux s’est étendu au-delà de l’île. »
Si Jean-Denis Garon se désole des amis et collègues qui n’ont pas été élus ou qui ont cédé leur siège dans les environs, il réitère que le travail du Bloc québécois est de surveiller le parti au pouvoir.
À propos de la rétroaction qu’il reçoit sur les réseaux sociaux, M. Garon est ému : « C’est représentatif de ce que j’ai vécu pendant mon mandat et pendant la campagne à Mirabel. Peut-être que certains électeurs se sont bouché le nez et ont voté libéral cette fois-ci. La peur était le seul élément sur le programme libéral au Québec avec un chef qui n’a pas fait campagne ici. Mais je sens qu’à Mirabel, les gens apprécient mon travail et ça me touche profondément quand ils viennent me l’exprimer. »
Si le bureau du député est fermé jusqu’au 12 mai, il assure que les urgences seront traitées quand même. « Il y aura toujours quelqu’un qui va prendre le relais pour aider, on ne laisse tomber personne », mentionne le député.
C’est donc un deuxième mandat pour Jean-Denis Garon dans Mirabel avec beaucoup d’émotion dans la voix. « C’est un exercice démocratique dans des circonstances historiques. Je me suis levé ce matin et je suis député de Mirabel, et je suis extrêmement fier de tout ça. »
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