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Photo Stéphanie Prévost Justin Sorgiacomo et l’une de ses employés, Vanessa, présentant un panier de Via Roma.

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Le contenu des paniers reste une surprise jusqu’à leur ouverture. Les clients ne savent donc pas ce qui s’y trouve en l’achetant.

Too good to go: Une application pour commerçants et clients

Publié le 09/11/2023

Le gaspillage alimentaire est un problème. On compte 50 % de la nourriture produite au Canada qui est gaspillé. Et le problème ne s’arrête pas aux ménages de la région, mais également aux commerçants et restaurateurs.

Selon certaines statistiques, le gaspillage alimentaire, représente 10% des gaz à effet de serre, comparativement aux déchets de plastique, c’est 3,6%. C’est 2000$ de factures invisibles par ménage chaque année.

Une application européenne croit avoir trouvé la solution à cet enjeu. Présente depuis deux ans au Québec, Too good to go lance maintenant une offensive dans la région des Laurentides. « On sent qu’il y a un engouement tant à Montréal qu’ailleurs au Québec », signale Nicolas Dot, gestionnaire en relation publique pour l’entreprise.

Une cinquantaine de commerces sont inscrits sur l’application sur l’ensemble du territoire des Laurentides. Via Roma, une boulangerie et pâtisserie de Mirabel, est l’une d’entre elles. Son propriétaire est d’ailleurs déjà bien conscient des pertes alimentaires. « Avant, on ne jetait pas à la poubelle. On donnait à une banque alimentaire de Mirabel », Justin Sorgiacomo. La problématique restait tout de même, comme les aliments pouvaient parfois rester pendant un mois dans les congélateurs. Ceux-ci pouvaient donc être considérés comme plus bons.

Maintenant, il mentionne pouvoir réduire les pertes économiques également. Les aliments des paniers surprises sont à vendre à moindre coût. Mais lui permettre de ne pas tout perdre. « Ce n’est pas beaucoup, mais c’est mieux que zéro et devoir jeté à la poubelle », affirme-t-il.

En toute simplicité

Le fonctionnement de l’application reste simple. Les commerçants ont un compte où ils inscrivent le type de produits vendus. À la fin de la journée, tout article non vendu dans sa boutique sera mis dans un panier que le consommateur pourra se procurer. « Ça peut être des pizzas, des sandwichs, du pain, des pâtisseries. Ça peut être plein de choses. C’est encore bon, mais pas à vendre en boutique. On veut offrir du frais du jour à notre clientèle », explique le propriétaire de Via Roma.

Il s’agit donc de vente, mais en petite quantité. N’ayant donc pas énormément de paniers chaque jour, la liquidation se fait rapidement. M. Sorgiacomo mentionne d’ailleurs qu’il n’est pas rare que tout soit vendu en une dizaine de minutes. « Et on peut avoir accès à ces paniers au moins à la moitié du prix », souligne Nicolas Dot.

Encourager le commerce local

Installée à Mirabel depuis maintenant 10 ans, la boulangerie italienne n’est pas près de fermer. Justin en est le propriétaire, mais c’est son père qui a fondé l’entreprise. « Il est en Italie pour un mois. Il est parti voir pour de nouveaux produits à faire », confirme Justin Sorgiacomo.

Plusieurs autres entreprises sont également dans l’application, en commençant par le Marché Theresa à Sainte-Thérèse, Bagel St-Eustache ou encore Fruiterie AMR à Saint-Jérôme.

Mais on y compte également plusieurs bannières plus importantes. « On est entre autres partenaires des épiceries Metro en Ontario, avec SevenEleven, Pizza Pizza. Et on vient tout juste e s’associer avec 150 restaurants Tim Horton », souligne le représentant de l’application.

À l’international

Too good to go a été fondé en 2016 dans un projet coopératif entre la France et le Danemark. Le projet s’est répandu pour être implanté maintenant dans 19 pays, dont le Canada et les États-Unis.

« C’est né du constat environnemental. Le gaspillage alimentaire, c’est un sujet tridimensionnel : économique, environnemental et social. », explique Nicolas Dot. Avec l’inflation que l’on connaît, l’aspect économique à encourager l’utilisation de telles applications autant par les commerçants que les consommateurs.

Le représentant de l’entreprise était fier de dire qu’une nouvelle marche a été franchie. « Un repas est sauvé par minute au Québec sur l’application. C’est deux fois plus qu’en octobre l’année dernière », souligne-t-il.

À noter qu’actuellement, seulement 4 % des surplus alimentaires sont redistribués à des fins de consommation humaine au Canada, selon des études de deuxième récolte. Un vaste terrain exploitable qui démontre l’essor que pourra avoir le mouvement.