Les derniers mois ont été houleux lors des conseils de ville de la région. Les journalistes des journaux du Nord Info et Info-Laurentides ont publié des articles parlant d’altercations avec des citoyens et autres spectateurs. Notre équipe a donc travaillé à prendre le pouls du maire de Mirabel, quant au climat qui règne lors des assemblées publiques.
Patrick Charbonneau, maire de la Ville de Mirabel, considère être relativement épargné par ce climat qui gagne les villes de la région. « Il n’y a pas de séances qui en viennent à être corsées à la hauteur de ce qu’on a pu voir à Blainville, Saint-Jérôme ou Prévost », confirme-t-il.
Et ce n’est pas que les sujets ne sont pas inquiétants, bien au contraire. Il affirme que, tout comme ses voisines, Mirabel a plusieurs gros dossiers sur la table. « On a tous des enjeux, mais ça ne vient pas toujours toucher les gens dans leurs valeurs les plus profondes. Les gens ne monteront pas aux barricades de la même façon », explique le maire. Il convient cependant d’un climat plus tendu lors des séances d’informations publiques. Se tenant directement dans les secteurs de l’enjeu, les séances peuvent être hôte de confrontations.
Selon M. Charbonneau, la question de la communication et de l’écoute envers ses citoyens est la clé afin de permettre un déroulement serein. « On est dans une période où tout le monde veut tout sans rien faire et sans être dérangé », mentionne-t-il. Il est donc important, à son avis, de savoir jouer de finesse et bien expliquer les raisons de la décision.
« Dépendamment des dossiers qu’on a, on sait qu’il y en a des plus épineux », affirme l’homme politique, quant à la possibilité que la tendance arrive à Mirabel. « Je dirais qu’on est malgré tout chanceux. Nos citoyens sont assez polis et courtois, jusqu’à maintenant. »
Plus que des enjeux
Depuis ses débuts, Patrick Charbonneau note un réel changement dans la façon d’agir de ses concitoyens. « Les gens sont extrêmement exigeants. Ils veulent tout sans compromis. Pourtant un service ajouté est un service qu’on doit payer », note-t-il.
Des candidats potentiels aux élections sont ainsi rebutés de se présenter comme conseiller, vu la réaction de la population et l’énergie qu’ils doivent investir pour les gérer. « On ne pourra jamais plaire à tout le monde. Mais quand on se présente la première fois en politique, on veut plaire au plus grand nombre possible », mentionne-t-il, expliquant qu’un tel contraste peut rendre très difficile le mandat. L’impact en devient ainsi à la fois moral et émotionnel.
Le confinement pendant la pandémie a, selon lui, refermé les gens sur eux, perdant au passage la notion de socialisation. « C’était très noir ou blanc. On a perdu cette notion de zone grise là avec laquelle on peut aller chercher le point d’équilibre », souligne le maire de Mirabel.
Patrick Charbonneau en conclut donc que l’équilibre a, en quelques sortes, été perdu par les citoyens. Mais il affirme qu’elle n’est pas totalement disparue et qu’il faudra simplement retravailler et rétablir le tout avec les citoyens.
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