C’est lors d’un voyage de golf en Colombie qu’il a appris qu’il était parmi les candidats retenus pour le tournage. « Je suis le plus vieux finaliste au monde », souligne-t-il d’ailleurs avec fierté, ajoutant que la moyenne d’âge de sa tribu en début de parcours était de 30 ans.
Un autre concurrent âgé de 75 ans avait participé dans une édition américaine, mais s’était rendu à la demi-finale, en 3e position. Il était retraité de la Marine américaine. « Je ne suis pas un athlète. Je suis en forme, mais sans plus », se compare le Mirabellois.
Pour l’ensemble du parcours, André a tenu à rester lui-même. Il donnait le maximum de ce qu’il pouvait, peu importe le moment. Il a d’ailleurs été celui qui a fait le plus grand nombre d’épreuves dans la saison, ayant participé à toutes les épreuves en équipe, individuel en plus des deux duels. L’épreuve du retour de l’exile est la seule qu’il n’a pas faite.
Le plus difficile a malgré tout été la distance avec sa famille. Non seulement en étant loin de sa femme, mais également de son beau-fils, Zachary. « Les sept premiers jours, je me demandais ce que je faisais là », souligne-t-il. Même s’il est habitué aux expéditions de longue durée, il souligne qu’à chaque fois, c’est avec des gens qui partagent la même passion. Cette fois, avec Survivor, c’était des personnes de tous les horizons.
La température a été particulière. La nuit était ce qui était le plus difficile selon lui. « Il faisait très froid. On était dans la saison des grands vents », souligne le sexagénaire. Malgré tout, son équipe était bien heureuse qu’il ait pris en main la construction de plusieurs des éléments du campement, dont l’endroit où dormir.
Un événement marquant pour lui a été l’intervention qui a dû être faite sur Olivier et Charly. Tous deux avaient mangé un fruit local trouvé sur l’île qui s’est avéré dangereux, leur brûlant l’intérieur de la bouche. « Les paramédicaux sur l’île étaient sous le choc. Je leur ai demandé la trousse et je me suis occupé des gars. Il y en avait un qui était en train de mourir », se souvient André, décrivant l’état d’Olivier qui en avait alors avalé une plus grande quantité.
Selon ses dires, plusieurs personnes sont venues le voir le lendemain de l’incident pour le remercier de sa réaction. Étant lui-même sauveteur et instructeur-sauveteur, il a eu le réflexe qu’il fallait pour agir au bon moment. « C’est la première fois que ça m’arrive avec des amis proches », souligne-t-il, revivant l’événement.
Tourner la page
Malgré la grande aventure qu’il a vécue, André souhaite maintenant tourner la page. Il est maintenant de retour chez lui et souhaite paisiblement reprendre sa vie de tous les jours. « J’ai accompli plus que ce que je pensais accomplir », souligne-t-il.
D’autres joueurs ont eu de la difficulté à leur retour. La santé mentale et la déstabilisation de l’environnement pendant quelques mois rendent le tout très complexe. Pour André, il est donc préférable d’en garder des souvenirs heureux sans essayer de trop y plonger. « Quand j’ai quitté l’île, j’y ai laissé la clé. J’ai vécu la plus belle expérience de ma vie, mais j’étais tanné. Je voulais revenir à la maison », se souvient-il.
Même les podcasts et différentes invitations sur des émissions en tout genre pour parler de l’expérience n’ont pas été capables de l’accueillir. « J’ai refusé de faire des podcasts de l’émission. Pour moi Survivor, c’est fini », confirme André.Il veut maintenant revenir avec sa famille dans une vie plus normale sans que le sujet de son aventure soit dans toutes les discussions. « Il y a des demandes que je vais accepter, mais tout le reste qui est lié à l’aventure Survivor, c’est non. Ça va être fini », conclut-il.
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