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Photo Stéphanie Prévost Chantale, Marcel, Marilyn Nadon, fondatrice de Capteurs de rêves, et Benoit Thériault, directeur de Sport Expert à Saint-Jérôme.

St-Colomban: Un bénévole à temps plein récompensé

Publié le 10/06/2023

Une vague d’amour est récemment apparue sur les réseaux sociaux de la ville de Mirabel pour souligner le travail d’un bénévole. Sans que personne ne le lui demande, celui-ci nettoie les abords des routes depuis plusieurs années.

Résident de Saint-Colomban, celui que tous appellent M. Marcel joue les bons samaritains en nettoyant les abords des routes de Mirabel. Depuis plusieurs années, il s’occupe en ramassant les débris qu’il y trouve, puis les met dans des sacs de poubelle que la ville peut ensuite ramasser. 

« Même le ministère des Transports du Québec m’a photographié sur le chemin St-Simon », s’étonne le sexagénaire. Le MTQ et les villes reconnaissent son travail et le remercient quand il le croise. Beaucoup de citoyens le croient engager par la ville, comme il porte un dossard. Mais ce n’est pas le cas. 

Pour le remercier de ce travail bénévole, l’entreprise Capteurs de rêves a contacté ses partenaires et a pu fournir une remorque à vélo pour l’encourager à continuer son travail. « Il en faudrait plus comme ça », souligne la fondatrice de Capteurs de rêves, Marilyn Nadon. Benoit Thériault, directeur du Sport Expert de Saint-Jérôme qui a commandité le don, était également présent pour remettre la remorque.

N’aimant pas avoir les projecteurs dirigés vers lui, Marcel a été très ému de voir les quelques personnes réunies lui offrir son cadeau. Pour lui, ce travail ne fait qu’occuper son temps depuis de nombreuses années. « Il y a quatre ou cinq ans, j’ai sorti 130 pneus des ravins », se souvient-il. Il ramasse ainsi de nombreux débris en tout genre tous les jours.

Ses journées sont bien remplies. Debout à 3 h le matin, il se rend sur la route et commence son nettoyage vers 5 h. La journée avance et avec l’arrivée de la chaleur, vers 14 h 30, il s’arrête et prend le chemin du retour. C’est un horaire qu’il applique une bonne partie de l’été.

Un homme plein de vie

Marcel est, depuis son enfance, dans l’incapacité d’occuper un emploi stable, dû à de l’épilepsie. « Plus c’est calme autour de moi, mieux c’est. S’il y a trop d’action, je m’en vais ailleurs », explique-t-il, comme l’animation peut causer des réactions dans son système nerveux. 

Malgré tout, il s’implique auprès d’une garderie en milieu familial, en faisant des travaux manuels, en plus de nettoyer les routes. « Il faut que tu m’attaches avec un câble à bateau, parce que je ne reste pas assis sur une chaise », souligne-t-il quant à l’énergie qu’il a à donner.

Son seul mode de transport est le vélo, à cause de sa condition. Il fait donc souvent de longs trajets, mais il en est fier. « Mon frère reste à Saint-Colomban et avant j’étais à Sainte-Thérèse. Je voyageais jusqu’à chez lui. Je partais à 3 h 30, j’arrivais à 5 h. Et je redescendais le soir », explique M. Marcel. Son vélo le mène où il en a envie, soulignant au passage être allé à Val-d’Or en deux jours. 

Il en a d’ailleurs un pour l’été et un autre pour l’hiver, lui permettant de se rendre où il le veut peu importe la saison. Un parent de la garderie mentionne d’ailleurs que dans les dernières années, il aurait parcouru pas moins de 17 000 km avec son vélo.

Son médecin lui a d’ailleurs recommandé fortement de bouger s’il s’en sentait capable et qu’il en avait envie. « Le neurologue me l’a dit : tu es mieux de faire de quoi pour passer ton temps que de rester à ne rien faire », se souvient-il. L’important, c’est qu’il se sente bien pour éviter les crises d’épilepsie.

« C’est important d’être bien dans sa peau. Tous les détours et les embûches, c’est pour montrer que la vie existe », conclut-il.