Pour le maire, François Robillard, le gouvernement provincial doit impérativement considérer leur digue restaurée en 2019.
Depuis l’annonce du projet de réglementation du ministre Charette en juin dernier, le conseil municipal de Sainte-Marthe-sur-le-Lac entreprend de nombreuses démarches pour impliquer les citoyens, mais selon le maire, la cartographie préliminaire était essentielle : « Malgré les assemblées du conseil municipal, malgré le porte-à-porte, malgré le courrier qui a été envoyé, c’est le visuel qui leur a permis de prendre pleinement conscience de l’impact que ça représente et tant mieux, parce que les citoyens doivent s’approprier ce projet de réglementation-là. »
Des modifications sont espérées
Le maire souhaite profondément que la députée Sylvie D’Amours rencontre les citoyens pour considérer leur avis dans l’élaboration du projet de règlement : « On partage l’objectif du gouvernement. Mais un des aspects qui manque dans ce projet, c’est que l’aspect humain a complètement été évincé. Alors que dans tout exercice scientifique, les sciences humaines et sociales doivent en faire partie. »
Dévoilée le 30 septembre dernier, la cartographie préliminaire était attendue au sein des municipalités, particulièrement à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, qui est dans une situation unique depuis la rupture et la restauration de sa digue en 2019. « Personne ne comprend pourquoi notre ville tomberait en zone inondable, alors qu’on a investi 55 millions dans un ouvrage de protection contre les inondations (OPI). Le projet doit retourner sur la table à dessin pour qu’il se fasse retravailler », soulève M. Robillard.
« Il faut faire des changements et arriver à une réglementation qui reflète la réalité territoriale de Ville », espère-t-il. Car s’il advenait que la cartographie demeure telle qu’elle est, d’ici son adoption à la fin de l’année, elle pourrait avoir de nombreuses conséquences sur les citoyens, qui, depuis quatre ans, peuvent reconstruire sans restriction. « Il y aurait de nombreux impacts, certainement financiers. Au niveau des évaluations des maisons, des assurances, des hypothèques, c’est sûr qu’il va avoir des incidences », appréhende le maire.
« Il va y avoir aussi des incidences sur le quotidien. Parce que si la réglementation est adoptée demain matin, telle quelle, si un citoyen veut bâtir une maison, il ne pourra peut-être pas construire. Si quelqu’un voulait agrandir sa maison, ça devra être immunisé, alors que le reste de sa maison ne l’est pas. Il y a beaucoup de points particuliers qui demandent des permis municipaux aussi qui viennent légiférer le territoire, et ce, même si le territoire se situe en zone à faible risque », regrette M. Robillard.
Le soutien des citoyens est demandé
La Ville déposera bientôt au gouvernement provincial son mémoire, réclamant que l’OPI soit reconnu. Puis, au-delà des quatre catégories de zones inondables (faible, modéré, élevé et très élevé), il est souhaité qu’une tout autre catégorie, protégée par un OPI, soit ajoutée.
« À partir de ce moment-là, c’est d’avoir un plan de gestion de risque, qui est propre à la municipalité. Donc on veut un plan de gestion local, qui reflète la réalité territoriale de la ville, ajoute M. Robillard. Parce que dans la réglementation qu’on a présentement, on n’aurait pas le droit à un plan de gestion de risque. »
Pour appuyer le mémoire de la Ville, le maire invite les citoyens de Sainte-Marthe-sur-le-Lac à signer la pétition, à l’hôtel de ville, à la bibliothèque Laurent-Savage ou au centre communautaire, jusqu’au 11 octobre : « [En signant sur place], ça démontre que ce sont des citoyens qui se sont déplacés pour ça, qui ont pris le temps de comprendre l’ampleur du projet. C’est quand même un message qui est fort. »
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