Déjà bien implanté au niveau de l’intégration au travail en tout genre, la ressourcerie Recyc-don cherche a donné une place aux personnes à réalités différentes. C’est pourquoi l’arrivée du programme gouvernemental pour l’intégration des gens ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) tombait à point.
Pour Véronique Siméon, directrice générale et fondatrice du Recyc-don, il était tout naturel de participer à la mise en place d’un milieu de travail inclusif. « J’ai un diagnostic de TSA que j’ai reçu à mes 38 ans. Et ma différence est toujours venue me chercher », affirme-t-elle. Le désir du gouvernement arrivait à point nommé avec le travail de la ressourcerie.
« Nous, on était dans le cheminement de soutenir le marché du travail et d’expliquer aux employeurs les enjeux de la population TSA », continue Mme Siméon. Suite à l’agrandissement de l’entreprise dans les dernières années, la directrice a pu voir l’effet des changements sur le travail de certains de ses employés. Elle les a pris en note, s’assurant ainsi de les aider passer au travers.
De telles mesures peuvent faire la différence pour un employé « différent » dans l’aspect bien-être et maintien à l’emploi. « J’ai certaines personnes ici qui me donnent un bon rendement, mais que si je déplace leur poste de travail, ils ne seront plus fonctionnels. On va replacer leur poste de travail et ils vont redevenir fonctionnels », explique la directrice générale. Avec les années, elle a ainsi découvert que la productivité de ces employés passait souvent par des facteurs externes, voire environnementaux.
Une volonté politique
Le gouvernement offre ainsi la chance à des entreprises de développer des programmes d’intégration au travail, ce qui allait dans la lignée du travail du Recyc-Don. Depuis le début de l’été, l’entreprise a été choisie pour travailler avec la clientèle. Il se tiendra jusqu’en mars prochain. « Il faut que la société réalise l’importance d’un tel programme et que les employeurs aient envie d’investir dans ce type de projet là », soutient Véronique Siméon.
Le but est de déterminer les enjeux qui sont les plus importants pour ces personnes. Pour Mme Siméon, cela commence par le transport et la diversité d’emplois disponible.
« Il y a eu la réalisation pour certains que les gens qui ont le diagnostic de TSA possèdent des caractéristiques intéressantes pour le marché du travail. Mais qu’ils ont besoin de certains éléments particuliers », explique-t-elle. Il s’agit donc parfois d’encadrer d’une manière spécifique l’employé en question et d’autres fois, de simplement s’assurer que les personnes-ressources soient au courant de la condition.
Comme se développer
Parmi les 13 personnes du programme qu’elle a à son emploi, 10 font partie du volet Intégration à l’emploi. Un autre volet vise les étudiants, soit les 3 autres membres du programme. « Les statistiques démontrent que nos gens en situation de handicap ont moins de chance d’obtenir un emploi étudiant », ajoute la directrice générale de la ressourcerie.
De tels cas impact ainsi la compréhension des normales sociales, mais également l’intégration au marché du travail pour plusieurs personnes. Cela crée donc une roue sans fin. Et Véronique Siméon veut la briser.
C’est pourquoi, dans ce deuxième volet, une technicienne en éducation spécialisée vient apporter son aide et son expertise. Elle accompagne les employés qui en ont besoin afin qu’ils puissent effectuer leur travail et s’y sentent bien. « Au-delà des métiers semi-spécialisés, il y a beaucoup à apprendre », affirme Julie mentionnant entre autres la ponctualité, l’hygiène de vie, mais également les tâches de travail ainsi que les horaires.
Un tel programme reste ponctuel, permettant une étude de la situation et encourageant certaines entreprises à s’adapter pour réduire le manque d’employé. « Nous ce qu’on veut faire, c’est de s’inscrire dans la lignée de ce qui va se faire ensuite, de savoir les besoins et contribuer à la connaissance de ceux-ci dans notre territoire », conclut Mme Siméon.
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