«Ceci représente la réalité du CISSS des Laurentides qui comprend de nombreux postes vacants dans son organisation. La situation est catastrophique», a indiqué Chantal Daoust, présidente de l’APTS des Laurentides, qui se trouvait, au moment de l’entrevue, devant les bureaux du premier ministre du Québec, François Legault, à L’Assomption.
Elle avait un message clair à envoyer à ce dernier, mais plus particulièrement à Rosemonde Landry: «Il est de votre responsabilité d’agir contre la pénurie de main-d’œuvre, maintenant!»
Étant donné, dit-elle, qu’il est de la responsabilité de la Direction du CISSS des Laurentides de mettre en place toutes les conditions nécessaires pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, elle veut connaître «le plan de match pour attirer et retenir les salariés dans réseau public?»
«Par son silence, d’insister Chantal Daoust, le CISSS des Laurentides appuie l’attitude intransigeante du gouvernement Legault envers les femmes travaillant dans le réseau de la santé et des services sociaux. Ce que nous demandons à notre PDG, c’est de dire à ses vis-à-vis du gouvernement qu’il y a urgence d’agir.»
Des centaines de postes vacants
Selon l’APTS, plus de 500 postes de professionnelles en soins seraient actuellement vacants au CISSS, dont 200 postes de jour que l’employeur s’apprêterait à modifier en postes de rotation. On parle ici de postes en imagerie médicale, mais aussi en réadaptation, en diagnostic, en nutrition ainsi qu’en prévention et soutien clinique.
«Des secteurs assez criants, tel le psychosocial, sont touchés par ce manque de main d’œuvre. En fait, 67 % de nos postes vacants affectent directement les services psychosociaux. C’est dramatique présentement!», poursuit la présidente de l’APTS des Laurentides.
Ces postes affichés, mais qui ne trouvent pas preneurs, alourdissent la tâche du personnel en place qui se retrouve ainsi avec un surplus de clientèle. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, dit Chantal Daoust.
«C’est multifactoriel. C’est une roue qui tourne. Ceux qui sont en poste vivent encore plus de surcharge de travail. Déjà qu’il est difficile d’attirer ces gens-là dans les cégeps et universités, quand ils finissent leurs études, ils vont davantage vers le privé».
Outre les salaires qui sont plus compétitifs dans le privé, «l’absence de reconnaissance fait mal au réseau qui se vide de ses professionnelles en soins, de ses professionnel·le·s et de ses technicien·ne·s, sans attirer la relève», déplore Chantal Daoust qui conclut en indiquant que cela fait 20 ans que les augmentations salariales des membres de l’alliance APTS-FIQ sont sous l’inflation.
Des enjeux majeurs
Au CISSS des Laurentides, Hugo Morissette nous répond que le recrutement et de la rétention du personnel représente des enjeux majeurs sur lesquels on travaille sur une base quotidienne.
«Des équipes sont d’ailleurs spécifiquement en place à cet effet et ce, afin de contribuer à ce que notre organisation soit attractive, et à ce que nos 17 000 employés choisissent de demeurer avec nous», dit-il, précisant travailler en étroite collaboration avec les gestionnaires de l’organisation afin de parvenir à ces fins. Les employés sont en outre sondés de façon régulière afin de bien connaître leurs besoins et de maximiser leur satisfaction au travail.
«La priorité organisationnelle demeurera toujours la qualité des soins et services à la population ainsi que l’accès à ceux-ci, tout en visant une satisfaction optimale de nos employés», a-t-il conclu.
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