Patrick Hardy établit ses priorités pour les 100 premiers jours

« C’est extrêmement important dans les 100 premiers jours, cet atterrissage en douceur », concède celui qui jure par le changement d’Oka. Patrick Hardy, qui vient du secteur privé, reconnaît que le rythme de changement en politique municipale diffère de celui du monde des affaires. « C’est l’ajustement qui me reste à faire. Je suis encore dans ce calcul-là. À quelle vitesse que je peux changer les choses, en sachant très bien que je ne suis plus dans le privé, je suis dans la machine [municipale] », justifie le maire.

Élu candidat indépendant, Patrick Hardy mise sur le consensus avec un conseil qu’il qualifie d’« éclectique ». « Je pense que dans 98 % des dossiers, tout le monde va être d’accord autour de la table », affirme le maire, citant les principales préoccupations. « On doit livrer de l’eau potable, on doit assurer la sécurité, on doit [équilibrer] un budget », explique le maire qui dit vouloir « exercer le leadership nécessaire pour s’assurer qu’on se rallie tous autour des causes à Oka ».

Un comité des priorités

Même s’il n’est pas certain de réaliser les plus grandes priorités d’Oka au cours des 100 premiers jours, le nouveau maire est tout de même convaincu de pouvoir trancher incessamment le nœud gordien du roulement des employés de la Ville. Il annonce la mise en place d’un comité des priorités, qui, en l’absence d’un directeur général permanent, aura le court mandat de se pencher sur les méthodes de recrutement de cadres et d’aviser le conseil sur la nécessité de procéder à un diagnostic organisationnel, peut-on lire sur la page Facebook dédiée à la campagne électorale.

Le maire y avait établi une liste de départ de la Ville, pendant les deux dernières années, dont plusieurs directeurs généraux et des cadres techniques, dénonçant un problème de stabilité au sein de l’ancienne équipe.  

Patrick Hardy veut non seulement stabiliser l’équipe, mais aussi améliorer la qualité des services aux citoyens. « On va octroyer un mandat de recrutement pour trouver la bonne personne au poste de direction, à la direction générale ».

L’eau potable et la sécurité, deux grandes priorités

Le maire considère l’eau potable comme « notre dossier prioritaire ». Toutefois, il dit vouloir d’abord « comprendre quelles sont les vraies priorités » en comparant « ce qui nous a été présenté le 3 septembre par l’ancienne administration versus la réalité d’aujourd’hui ».

La municipalité attend un rapport de vétusté de la Fédération québécoise des municipalités qui indiquera « la valeur des travaux qui ont besoin d’être faits » dans différents secteurs de l’usine. Des ressources ont été affectées pour préparer les demandes de subventions dès l’ouverture de la période, le 1er mars 2026.

Quant à la sécurité à Oka, le maire estime que les citoyens méritent de se sentir en sécurité sur tout le territoire. Des actes de vandalisme répétés contre la boulangerie PATOka ont été rapportés durant les derniers jours, illustrant un climat d’insécurité dans la ville.

Le maire Hardy, doit, à cet effet, s’entretenir avec le cabinet du ministre de la Sécurité publique, et ministre responsable des Relations avec les Premières Nations Ian Lafrenière dans les 10 prochains jours. À cette rencontre, il espère pouvoir faire avancer les interventions de sécurité publique à Oka.

M. Hardy a souligné la présence du Sergent Mathieu Dubé, Responsable de poste de la MRC de Deux-Montagnes de la Sûreté du Québec à la cérémonie d’assermentation, du député de Mirabel sous la bannière du Bloc Québécois, Jean Denis Garon, ainsi que de Sylvie D’Amour de la CAQ, rappelant sa promesse électorale de « rebâtir les relations avec nos partenaires stratégiques ». Il annonce avoir rencontré M. Garon et prévoit une rencontre avec Mme D’amours dans les prochains jours. Il s’attend à ce que « ce qui va découler de ces rencontres-là se traduise en actions concrètes ».

La poursuite de 9,25 M$, une épée de Damoclès sur Oka

Le nouveau maire affirme avoir reçu un état de situation de la part des avocats de la Ville et souhaite désormais « tourner la page », en privilégiant un règlement à l’amiable si cela permet de protéger les intérêts des citoyens. Il rappelle toutefois qu’un tel litige ne se règle pas du jour au lendemain et qu’il faudra analyser les options avec rigueur.

Si l’enquête contre Pascal Quevillon constituait la toile de fond de la campagne de Patrick Hardy, pointant les allégations de harcèlement et d’ingérence qui pesait sur l’ancien maire, aujourd’hui, M. Hardy adopte une position nuancée concernant la divulgation des résultats de cette enquête municipale.

Le maire affirme s’être engagé, le soir des élections, à agir avec prudence et responsabilité. Les mois à venir nous en dirons plus.