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Négociations du Front commun : les syndicats du Collège Lionel-Groulx se mobilisent

Photo Alycia Gauthier. Des membres du Syndicat des enseignantes et des enseignants, du Syndicat du personnel de soutien et du Syndicat du personnel professionnel du Collège Lionel-Groulx

Négociations du Front commun : les syndicats du Collège Lionel-Groulx se mobilisent

Publié le 29/05/2023

Le Syndicat des enseignantes et des enseignants, le Syndicat du personnel de soutien et le Syndicat du personnel professionnel du Collège Lionel-Groulx se sont mobilisés au matin de l’épreuve ministérielle de français, le 17 mai dernier, pour un « double mandat ».

« On a uni nos efforts pour encourager les étudiants et surtout pour envoyer un message assez visible au gouvernement », explique Marie-Claude Nadeau, représentante aux dossiers syndicaux pour le Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Lionel-Groulx.

Cette année, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FEEQ) se joint au Front commun pour le renouvellement de sa convention collective, arrivée à échéance en avril. C’est donc 420 000 travailleurs du secteur public qui revendiquent d’une même voix face à leurs employeurs locaux et au gouvernement, qui ne « réussissent pas du tout » les négociations, selon Marie-Claude Nadeau.

« Il y a des gros enjeux, c’est en train de brasser à toutes les tables, sectorielles mais centrales aussi », affirme la représentante.

Une activité intersyndicale avait lieu le matin de l’épreuve ministérielle, le 17 mai dernier.

Le salaire, une « déception majeure »

La question salariale figure toujours dans les points brulants des négociations, entre autres dans un but de rendre le domaine public plus compétitif par rapport au privé et d’ainsi faciliter la rétention du personnel et l’allègement de la charge de travail. Québec offre aux membres du Front commun une hausse salariale immédiate de 3 %, suivie de hausses additionnelles et annuelles de 1,5 %. 

« Le gouvernement nous offre environ un 9% aux cinq ans, résume Marie-Ève Nadeau. Alors que nous, ce qu’on demande, c’est une indexation au coût de la vie. »

« Ces 9 % d’augmentations salariales ne permettent pas de maintenir notre pouvoir d’achat », peut-on également lire dans un communiqué du Front commun.

Les enseignants souhaiteraient donc voir leur salaire surplomber de 2 % le taux d’inflation, et ce, chaque année. À titre indicatif, le gouvernement prévoyait une inflation de 3,7 % en 2023.

« C’est évident qu’il faut soutenir une hausse salariale pour un juste salaire pour tous les travailleurs du secteur public », défend Marie-Claude Nadeau.

La représentante fait référence à la hausse de 30 % pour les députés dont Québec a fait l’annonce la semaine dernière. Celle-ci a été reçue avec irritation par la FEEQ, qui déplore un manque d’équité.

« C’est clairement insultant, lance Marie-Claude Nadeau en ne mâchant pas ses mots. Cela en est triste. »

Retour aux sources

Dans le cadre des négociations, les enseignants remettent en question des aspects de l’éducation qui évoluent rapidement, comme les cours à distance.

« On essaie de faire inscrire à la convention collective un principe de reconnaissance des principes fondateurs des cégeps », explique Marie-Claude Nadeau.

Initiés lors des années qui ont suivi l’instauration des cégeps, en 1967, ces principes sont en faveur de l’accessibilité de l’école et misent sur une approche humaine ainsi que sur le développement du territoire. Il s’agirait donc, pour le syndicat, de préserver ces valeurs pour l’avenir. Selon Marie-Claude Nadeau, il y a toutefois réticence du côté de la partie patronale, de tels principes la freinant dans sa volonté de développer l’enseignement à distance. 

« Comme si ce n’était pas assez, le gouvernement en demande encore plus aux travailleuses et aux travailleurs qui ont cumulé 35 ans de service. Ils devront avoir minimum 57 ans pour pouvoir quitter sans pénalité. », indique par ailleurs le Front commun dans un communiqué.

À l’instar des autres membres du Front commun, les syndicats du Collège Lionel-Groulx tentent de dissuader le gouvernement de repousser l’âge de la retraite.

« On demande une meilleure flexibilité et des conditions de retraite progressives alors que le gouvernement, lui, souhaite se désengager », s’indigne Marie-Claude Nadeau.

S’il n’est pas exclu que d’autres mobilisations aient lieu d’ici le congé estival, c’est surtout à la rentrée que l’on peut s’attendre à des déploiements majeurs du côté des enseignants.

« On est en train de hausser le ton et de faire des pas vers le recours légal à une grève, cet automne, si ça devient nécessaire. »