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<strong>Mon voisin m’énerve!</strong>

Isabelle-Maya Désilets

Mon voisin m’énerve!

Publié le 22/08/2014

Lorsque les habitudes de vie des voisins diffèrent des nôtres et qu’elles entravent notre qualité de vie, comment y remédier? Et si l’on faisait appel à un médiateur?

Depuis 1990, l’organisme communautaire Mesures alternatives des Basses-Laurentides, situé à Boisbriand et dirigé par Lorraine Lefebvre, met gratuitement à la disposition des citoyens des MRC de Thérèse-De Blainville, Mirabel et Deux-Montagnes une équipe de médiateurs afin de les aider à régler les conflits avec le voisinage. Grâce à leur intervention, pas moins d’une trentaine de conflits de quartier sont ainsi désamorcés chaque année.

Cumulant toutes deux plusieurs années de service à l’organisme, la directrice Lefebvre et la responsable clinique du service, Isabelle-Maya Désilets, en ont vu de toutes les sortes, des chicanes de voisins: la neige déposée au mauvais endroit, les ordures des animaux domestiques des autres, le stationnement de l’autre occupé sans permission, l’empiètement sur le terrain de l’autre… Les causes de conflits sont nombreuses.

Le bruit revient régulièrement sur la liste du dérangement causé par le voisinage: musique trop forte, enfants bruyants, tapage nocturne. Et bien souvent, des voisins inconscients des effets de leurs habitudes de vie. L’air de rien, le tapage nocturne peut réellement brimer la vie d’un voisin, lorsqu’il entrave son sommeil, indiquait Mme Lefebvre, lors d’une récente entrevue en compagnie de sa collègue Isabelle-Maya. «La tolérance de l’un n’est pas forcément celle de l’autre», fait remarquer la directrice.

Évidemment, plus on attendra avant de régler les problèmes, plus les frustrations et la colère s’accumuleront, d’où l’utilité, pour ne pas dire la nécessité, de faire appel à la médiation, à un regard neutre. Car les émotions empêchent l’empathie, la capacité de voir la situation du point de vue de l’autre, a observé Mme Lefebvre, avec ses 22 ans d’expérience.

La médiatrice Désilets se souvient d’un conflit mémorable entre une propriétaire et sa locataire qui habitait en face de chez elle. Les malentendus s’étaient à ce point accumulés que la locataire croyait, à tort, que sa propriétaire menait une campagne de dénigrement à son endroit dans tout le voisinage et elle le vivait très mal. L’intervention des médiateurs a ramené la paix, se souvient‑elle.

Lorsqu’ils reçoivent une demande d’intervention, les médiateurs rencontrent d’abord chacune des parties séparément, de façon à les préparer à une éventuelle démarche ou rencontre. Leur mission pourrait se résumer ainsi: dénouer, désamorcer, ouvrir le dialogue.

«Notre rôle, ce n’est pas de faire respecter les règlements municipaux, mais de les aider à parler ensemble. On les prépare à s’asseoir, à aller vers l’autre, à parler au “je”, à faire preuve d’ouverture d’esprit, à se montrer empathique», affirme Isabelle-Maya Désilets.

«On les outille pour gérer leurs conflits, comment dire les choses dans le respect, assure Mme Lefebvre. On se fait des impressions sur notre voisin alors qu’on ne se connaît pas. Fausse image, préjugés. Parfois, on a l’impression qu’il est contre nous, alors que ce n’est pas ça du tout. En se parlant, ça défait tout cela», ajoute‑t‑elle.

Pour faire une demande de médiation, les citoyens doivent communiquer au 450‑437‑9903 ou par courriel, au mabl@b2b2.ca.