Au printemps, pour souligner le deuxième anniversaire sans convention, le président du Syndicat des paramédics des Laurentides-Lanaudière (SPLL-CSN), Danny Leggo-Beaudoin, raconte « qu’une cinquantaine d’employés de SPLL ont chanté ensemble dans les bureaux [de la rue du Parc dans le secteur Saint-Janvier]. Suite à cette action pacifique, les employés ont reçu des avis disciplinaires. Une nouvelle employée s’est même vu prolonger sa période de probation pour avoir participé à cette intervention. »
Le directeur des opérations Daniel Bourbonnais indique pour sa part que les manifestants ont « quitté les lieux en abandonnant des locaux souillés de détritus. […] Considérant l’obligation de SPLL de prévenir les risques psychosociaux des employés de bureau à son emploi, SPLL a jugé que la remise d’un avis écrit aux participants constituait une sanction proportionnée. » Il indique également que quatre individus masqués lors de la manifestation ont reçu des suspensions d’une journée.
À une autre occasion, lors de moyen de pression devant l’hôpital de Saint-Jérôme le 23 juillet dernier, M. Leggo-Beaudoin affirme que « la directrice générale aurait traversé la ligne de piquetage pour demander à un paramédic stationné un peu plus loin et à l’écoute de sa radio pour lui demander de quitter les lieux. » En réponse, M. Bourbonnais indique que deux individus « n’ont pas respecté les règles de remise en disponibilité en marge d’une manifestation ».
Les citrouilles de la discorde
Avec le thème « Les relations de travail au SPLL, ça fait peur », les manifestants se sont présentés devant les bureaux de leur employeur et ont déposé des bottes de foin, des citrouilles, des drapeaux, des pancartes et ils ont allumé des fumigènes et des fusées de signalisations. Ils étaient munis de clochettes, de klaxons et de crécelles ; ils faisaient beaucoup de bruit. M. Leggo-Beaudoin est entré à l’intérieur pour réitérer ses demandes. « La direction n’était pas là, j’ai discuté avec la directrice des ressources humaines. Ce n’est pas avec elle qu’on a un problème, elle n’est que la messagère. La direction a voulu se cacher », a-t-il partagé au micro. À nouveau, SPLL trouve regrettable l’état des lieux suite au passage des manifestants ayant détruit les citrouilles et dispersé les bottes de foin avant leur départ.
Sur place, le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Réjean Leclerc a rappelé que « les employeurs créent une pression sur les employés à cause de la pénurie de personnel. Les gens en viennent à réagir. Il y a toute sorte de droits prévus dans la convention que l’employeur décide de ne pas respecter. » Il mentionnait entre autres les refus de congés pour les jours fériés. « Ça a beaucoup changé dans la région ces dernières années avec l’étalement urbain. Les ressources n’ont pas suivi et plutôt que de mettre de la pression sur Québec, l’employeur choisi de mettre la pression sur les travailleurs pour faire des économies, mais ça mine le climat de travail et on en est là aujourd’hui ».
La présidente du Conseil central des Laurentides-CSN, Chantal Maillé, déclare : « Ça fait longtemps que j’ai vu ça. Quand les employés se mobilisent pour les négociations nationales, l’employeur s’invite, prend des vidéos, menace des paramédics dans leur ambulance. Ça devrait être l’inverse. L’employeur devrait parler au gouvernement pour lui dire que ça a assez duré ».
Un recul sur la table
Rappelons que dans les négociations actuelles, le gouvernement souhaiterait imposer un recul de salaire de 4 $ alors qu’il existe déjà un problème de rétention des employés. « Avec SPLL, depuis 10 ans, ça a toujours été difficile. Au lieu d’aller chanter devant un bureau de député vide, on est venu ici et ils n’ont pas aimé ça. Des mesures disciplinaires, des suspensions, des avis écrits pour plus de 25 % des employés, ça a créé une ambiance vraiment désagréable », déplore M. Leggo-Beaudoin.
De son côté, SPLL désire « rectifier l’information diffusée à répétition par certains représentants affiliés à la CSN/FSSS à l’effet que SPLL use d’intimidation et de représailles afin de réprimer des actions syndicales. SPLL a toujours reconnu le droit des employés de manifester et de s’exprimer de manière conforme et respectueuse, et continuera de le faire. »
Plusieurs groupes étaient présents sur les lieux de la manifestation du 23 octobre pour appuyer le syndicat SPLL-CSN : Fédération de la santé et des services sociaux, syndicat des établissements privés conventionnés des Laurentides — section Le boisé, syndicats des enseignants et enseignantes du collège Lionel-Groulx, syndicat des employés de magasins et de bureaux de la Société des alcools du Québec, syndicat des travailleurs et travailleuses de la ville de Mirabel, syndicat des employés municipaux de Mirabel, syndicat des travailleurs et travailleuses de Safran, syndicat travailleurs et travailleuses de santé et des services sociaux des Laurentides, syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Lanaudière, syndicat des travailleuses et travailleurs de la librairie Renaud-Bray de Québec, l’association des travailleurs du préhospitalier de Québec, syndicat préhospitalier de Montréal Urgence-Santé, syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie et la coopérative des ambulanciers de la Mauricie.

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