logo journal leveil
icon journal
featuredImage

Photo : Stéphanie Prévost De nombreux camions transitent par le rang Sainte-Marguerite à longueur de journée pour se rendre dans les carrières et sablières.

GalleryImage1
GalleryImage2

Les résidents ne veulent plus de camions dans le rang Sainte-Marguerite

Publié le 20/07/2022

De la vaisselle qui brasse dans les armoires, le bruit strident des klaxons de camions et des fenêtres de maisons qui vibrent comme si c’était un tremblement de terre, est l’infernal quotidien des résidents du rang Sainte-Marguerite à Mirabel, qui sont exacerbés par la présence de gros camions de jour comme de nuit. 

De la vaisselle qui brasse dans les armoires, le bruit strident des klaxons de camions et des fenêtres de maisons qui vibrent comme si c’était un tremblement de terre, est l’infernal quotidien des résidents du rang Sainte-Marguerite à Mirabel, qui sont exacerbés par la présence de gros camions de jour comme de nuit. 

Se présentant tour à tour, au micro, avec des commentaires on ne peut plus directs sur un ton accusateur, pour certains, et plus émotif pour d’autres, la presque totalité des citoyens du rang Sainte-Marguerite sont venus exprimer leurs inquiétudes, d’une part, et leurs frustrations, de l’autre, lors du dernier conseil municipal de Mirabel, lundi soir, le 10 juillet.

« Ce sont de 600 à 2000 camions qui passent chaque jour sur une route de campagne non aménagée pour recevoir ces fardiers. Il y a des crevasses dans la route tellement ces camions sont pesants », s’est exprimée en premier, Lucie Martineau. 

Son voisin, M. Bélanger, rappelle que c’était jadis un chemin de campagne pour les chevaux. « Pas pour supporter des poids lourds. Nous devons constamment faire des rénovations sur nos maisons, dont la valeur a chuté ».

« Je suis née ici il y a 38 ans et j’ai acheté une maison ici parce que c’est mon coin. Mais là, je capote avec les camions. Je songe même à déménager », déplore Caroline.

Une nouvelle résidente a aussi tenu à prendre la parole. Elle craint pour la sécurité de ses deux petites filles. « Nous venons d’aménager ici, mais on ne connaissait pas la problématique des camions ». 

Un résident dit même que sa fille de 18 ans a été victime du comportement agressif d’un camionneur. « Elle reculait et le conducteur du gros camion a volontairement donné un coup de roue pour lui faire peur. J’en parle avec émotion », livre Pierre-Luc.

« Souvent les camionneurs klaxonnent parce que l’automobiliste devant lui respecte la limite de vitesse », raconte pour sa part, un autre résident.

La problématique entre les résidents et les camionneurs de deux carrières et de deux sablières dans ce secteur ne date pas d’hier. L’an passé, la limite de vitesse a été diminuée de 50 km\h à 40 km\h. Ce n’est pas temps la vitesse le problème, mais davantage le nombre grandissant de mastodontes de ces entreprises, dont la production a doublé ces dernières années.

Conseil ajourné pendant plus de 30 minutes

Interpellé à trouver une solution rapide, le conseil municipal a décidé d’ajourner l’assemblée publique de lundi soir et de se réunir en privé dans une salle adjacente. Les élus sont revenus dans la salle du conseil une trentaine de minutes plus tard avec une solution dite temporaire. 

Des panneaux de signalisation seront installés indiquant aux camions qu’ils ne peuvent plus transiter par le rang Sainte-Marguerite. Ils devront emprunter la route 158. 

Un détour de 5 kilomètres qui risquent d’avoir des conséquences sur l’économie des entreprises.

« Un détour de 5 kilomètres par la route 158 est un retard d’une heure pour nos camionneurs avec les feux de circulation et le trafic dense. Les camionneurs sont payés à l’heure, ce qui fera que les voyages seront plus longs et coûteront plus chers, nous rendant moins compétitifs », mentionne la mine base, le vice-président et directeur général de carrière Laurentienne. Nicolas Théberge.

Michel Lessard, un autre résident du quartier, était perplexe devant ces délais. Il s’est rendu sur le terrain pour observer de visu le retard que ce détour pouvait occasionner. Une démarche qui lui a permis d’évaluer le retard à « 15 minutes dans la partie de la journée avec le plus grand trafic. Un chiffre plus réaliste qu’une heure ».

Le dg de carrière Laurentienne répond que ce détour ne fera que déplacer le problème. « Les automobilistes qui passaient par la 158 changeront de trajet pour passer par le rang Sainte-Marguerite sachant que ce sera congestionné sur la 158 en raison de la présence de nouveaux camions ». 

« Je comprends les agréments des gens qui vivent dans ce secteur. Si l’objectif est simple, les impacts sont multiples, complexes et surtout plus néfastes que le but poursuivi », a-t-il ajouté en s’adressant aux gens présents dans la salle municipale.  

M. Théberge précise avoir instauré des mesures pour interdire aux camions de passer la nuit et les fins de semaine, « mais nous ne sommes pas la police». Il croit que d’abaisser de nouveau la limite de vitesse à 30 km\h permettrait une meilleure cohabitation entre l’entreprise qui est en opération depuis plus de 63 ans et les résidents. 

Les élus doivent se réunir en conseil spécial cette semaine pour trouver des solutions à longs termes, en collaboration avec le ministère des Transports, mais de toute évidence ce dossier oblige les politiciens à marcher sur des œufs.  

En collaboration avec Stéphanie Prévost