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Les préposées au retraitement des dispositifs médicaux: les éternelles oubliées…

Chantal Beauchamp en pleine action.

Les préposées au retraitement des dispositifs médicaux: les éternelles oubliées…

Publié le 09/07/2021

Vous ne les voyez pas dans les hôpitaux, mais elles sont pourtant bien présentes. Cela fait dix ans que les préposées au retraitement des dispositifs médicaux (PRDM), responsables de la stérilisation de tous les instruments qui passent entre les mains des médecins et infirmières, demandent l’équité salariale. Leur emploi a beaucoup évolué, mais Québec n’en tient pas compte dans le calcul de leur salaire, estime le syndicat.

« Ce sont des femmes qui exercent cette profession en majorité. On entend le gouvernement dire qu’il voudrait des emplois bien rémunérés, mais lorsque que ce sont des femmes qui sont à son emploi, malheureusement il tarde à leur accorder toute la reconnaissance qu’elle mériterait », a affirmé Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux – CSN, lorsque jointe par téléphone, lundi.

De nombreuses plaintes relatives à l’équité salariale ont été acheminées à Québec, ces dernières années. Les PRDM revendiquent notamment un salaire plus élevé puisque, selon elle, leur métier a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie.

« Autrefois, on les appelait les préposées à la stérilisation, mais depuis, avec toutes les infections qu’ont connues les établissements de santé, plusieurs règles et normes se sont ajoutées. Au niveau des procédures, c’est un emploi qui s’est grandement complexifié » insiste Josée Marcotte, attristé de constater que le gouvernement ne reconnaisse pas « l’évolution fulgurante » de cette profession.

Manque de main d’oeuvre

Préposée au retraitement des dispositifs médicaux depuis plusieurs années, Chantal Beauchamp a bien peur d’être débordée dans les prochains mois en raison des quelque 150 000 chirurgies reportées au Québec en raison de la pandémie. Et pourtant, elle a en permanence les deux mains dans le virus… pour un salaire moindre que celui des préposées aux bénéficiaires.

« Nous avons les mains dans les instruments infectés pas juste par la COVID, dit-elle, mais aussi la tuberculose, l’hépatite, le VIH et d’autres maladies. Notre métier comporte de nombreux risques et impliquent de grandes responsabilités, mais le salaire est tellement peu élevé par rapport aux risques que nous prenons, que ce n’est pas une carrière convoitée. Plusieurs quittent. Nous sommes en manque de personnel. »

Les PRDM n’ont pas eu droit à la prime de 8% octroyé aux employés de la santé de première ligne, ce qui ne fait qu’ajouter de l’huile sur le feu, selon Chantal Beauchamp.

« La CSN se bat très fort pour nous. On dirait que le gouvernement ne comprend pas l’importance de notre métier. Nous sommes toujours les dernières pour Québec alors que notre dossier devrait être réglé en premier ! »

Autant du côté de la CSN que des PRDM, on espère que leur dossier sera réglé avant la reprise des chirurgies car actuellement, le moral est à son plus bas dans les unités de retraitement des dispositifs médicaux.

« C’est très difficile de travailler dans des conditions comme ça. On nous en donne de plus en plus à faire, mais on ne nous en donne pas plus dans nos poches! », a conclu Chantal Beauchamp.