logo journal leveil
icon journal
<strong>Le vibrant hommage à la nature de Nicole O’Bomsawin</strong>

Nicole O’Bomsawin

Le vibrant hommage à la nature de Nicole O’Bomsawin

Publié le 17/05/2013

On s’en doute tous peu, la spiritualité amérindienne repose sur le respect de la nature. Et si les Premières Nations avaient compris avant nous l’important rôle de l’environnement? De passage récemment au Centre d’art La petite église, Nicole O’Bomsawin a bien voulu partager, le temps d’une conférence présentée par la Société d’histoire régionale de Deux-Montagnes, ses croyances spirituelles.

Cette anthropologue originaire de la réserve Odanak a toujours eu un lien profond avec la spiritualité amérindienne. Elle a longtemps dirigé le Musée des Abénaquis et on la consulte régulièrement pour ses connaissances approfondies de la culture amérindienne.

«Parler de la spiritualité en deux mots, ce n’est pas possible», a-t-elle prévenu d’entrée de jeu. En deux heures, elle a pourtant trouvé une foule de mots pour faire le tour des symboles ayant donné racines aux croyances des communautés amérindiennes, dont la logique est fort simple.

«Les Amérindiens voient le monde de façon circulaire, affirme-t-elle. On nous dit que tout est interconnecté, interrelié. Il y a le cycle des saisons, certaines nations en voient six, d’autres 12. Mais ce n’est pas découpé comme un calendrier de 30 jours, c’est dans un cercle. Tout est appelé à recommencer.»

Il y a le cercle de vie, mieux connu sous le terme de roue de médecine. «C’est un symbole très fort chez les Amérindiens», souligne l’anthropologue. Tout comme le tambour, l’instrument par excellence, puisqu’il est rond.

Le chiffre 4 est également indissociable des bases spirituelles sacrées des Premières nations. Toutes croient à la division du chiffre 4. «C’est un chiffre parfait: il y a quatre saisons, quatre directions. Lorsqu’on fait des rituels ou cérémonies, on rend hommage aux quatre directions. Nous ne sommes pas seuls et c’est notre façon de prendre conscience des autres», explique Mme O’Bomsawin.

On retrouve également cette préoccupation des quatre éléments dans l’art ancien et actuel des Amérindiens. Le rouge, le bleu foncé, le noir et le blanc y sont répétés avec insistance pour rappeler le sud, l’est, l’ouest et le nord.

Or, les quatre directions prennent un sens profond qui commande le respect… tout comme l’humain qui se développe en quatre étapes: naissance, enfance, adulte et vieillesse. Ce même humain se retrouve aussi à la tête des quatre mondes où l’on retrouve le règne minéral, végétal, animal. Alors que les minéraux se suffisent à eux-mêmes, les végétaux ont besoin des minéraux, les animaux ont besoin de minéraux, mais aussi des végétaux et l’homme a besoin de toutes ces espèces pour vivre.

C’est pourquoi les Amérindiens disent qu’il en est le gardien. Son devoir? Veiller sur la nature et même remercier mère Nature, d’où certains rituels connus. «Pour nous, le tabac, c’était l’offrande suprême, une façon de remercier. Alors, on cultivait le tabac. Ce qu’on prenait de l’environnement, on offre du tabac. On redonnait», confie Mme O’Bomsawin.

«La spiritualité était tellement liée au mode de vie que c’était indissociable. Ça faisait partie de notre premier respire», poursuit celle qui a reçu un Doctorat honoris causa en 2011, de l’Université de Montréal.

«Aujourd’hui, tout ça a une résonnance, mais nous, ça fait 500 ans qu’on a ce discours-là», affirme Nicole O’Bomsawin, qui est reconnue pour son militantisme écologiste.