Dans le cadre de la Semaine nationale d’actions régionales contre la réforme de santé, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) tenait à dénoncer la réforme Dubé marquée par la privatisation du réseau de la santé et des services sociaux.
C’est dans une conférence de presse tenue le 29 mai à Saint-Jérôme que le ROCL, en collaboration avec l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux des Laurentides (APTS) et le Regroupement citoyens santé Laurentides (RCSL), soulevait son inquiétude face au projet de loi 15 adopté sous bâillon en décembre dernier.
Initialement présentée pour améliorer l’accessibilité et l’efficacité du réseau de la santé, la réforme du ministre de la Santé et des services sociaux, Christian Dubé, met en place l’agence Santé Québec, menée par Geneviève Biron, une figure notoire de la médecine privée. Ainsi, le projet de loi 15 est remis en question par le milieu communautaire, car il ne ferait que centraliser et privatiser davantage le réseau public.
« Chaque clinique ou hôpital privé qui ouvre vient drainer les ressources du public et aggrave ainsi les problèmes d’accès », s’inquiète Mario Leone, président du RCSL qui constate l’absence du gouvernement sur le terrain depuis l’apparition du projet de loi 15.
Et même si le gouvernement tient à rassurer les citoyens en soutenant que le tout sera couvert par la carte d’assurance-maladie, l’agence Santé Québec impliquera une hausse des impôts qui ira au privé. « Avec la création de Santé Québec qui deviendra le plus gros employeur au Canada on favorise le développement de l’entreprise privée à but lucratif », insiste Marie-Ève Meilleur, représentante nationale à l’APTS des Laurentides.
D’une autre part, l’agence Santé Québec est perçue comme une dévalorisation des employeurs du réseau public. « Pour les organismes communautaires, l’enjeu principal des prochaines années ne sera pas exclusivement financier mais davantage lié à leur autonomie et à l’intégrité de leur identité », soulève Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL. « Avec le fractionnement des sources de financement, les projets non récurrents et les commandes ministérielles, on est de plus en plus amenés sur le terrain de la sous-traitance pour faire à la place de l’État, à moindre coût, et il sera de plus en plus exigeant pour les organismes de garder un esprit critique et de jouer leur rôle de transformation sociale », déplore ce dernier.
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