Des « événements et situations conflictuels » enfreignant possiblement les règles de la politique ont été portés à l’attention des membres du conseil municipal, indique le procès-verbal de la séance extraordinaire du 25 juin 2025. Le maire a déclaré un conflit d’intérêts en début de séance. Cette réunion du conseil municipal visait à attribuer un mandat en ressources humaines pour traiter la plainte reçue.
Le conseil municipal a demandé au maire Quevillon de communiquer uniquement par écrit avec les employés de la municipalité en dehors du caucus ou des assemblées d’ici à la conclusion de l’enquête.
Le maire réagit
« Nous avons été élus pour administrer notre belle municipalité, et nous le faisons avec cœur et rigueur. Aujourd’hui, l’administration municipale m’accuse d’ingérence et bien d’autres choses », a déploré le maire Quevillon dans une longue publication sur Facebook le 30 juin.
Dans son message, Pascal Quevillon a énuméré plusieurs situations dans lesquelles il a usé de son droit de surveillance, d’investigation et de contrôle en tant que maire. Ce droit est prévu à l’article 142 du Code municipal du Québec, souligne-t-il. « Vous comprendrez que ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres où j’ai utilisé mon pouvoir de surveillance, selon moi de façon tout à fait justifiée », considère le maire.
« L’élément déclencheur de la situation actuelle est que j’ai demandé à la direction générale qu’on priorise l’installation des balises flexibles dans le corridor scolaire, afin de sécuriser le trajet des enfants vers l’école », a précisé M. Quevillon.
« Je ne suis pas parfait, et il se peut que j’aie été maladroit. Si c’est le cas, ce n’était jamais volontaire », justifie Pascal Quevillon.
La Municipalité ne peut pas commenter le dossier puisque l’enquête commencera bientôt, a fait savoir le maire. « Le conseil municipal s’assurera que l’enquête soit menée correctement et rapidement, afin de ne pas nuire à la gestion municipale et permettre aux dossiers de progresser », ajoute-t-il.
Un comité formé pour enquêter
La politique invoquée par la plainte définit les cas de harcèlement, de violence ou d’incivilité en milieu de travail et pose un cadre pour le traitement des plaintes reçues. Elle s’applique à tout le personnel de la Ville (élus, stagiaires, bénévoles, membres de comité, etc.) dans le cadre de leur travail.
Un comité composé des quatre conseillers municipaux a été créé afin d’examiner la plainte et de recueillir les témoignages, les preuves et les dénonciations des personnes concernées par la situation.
Me Magalie Poulin de la firme HumaniLex Services Conseils est mandatée « d’enquêter sur ces différents événements et situations, de les analyser, de faire des recommandations au comité et d’assister la Municipalité, le cas échéant, à leur mise en œuvre ». Une firme d’avocats a aussi le mandat de « représenter et conseiller la Municipalité » dans le dossier, en plus d’appuyer les travaux du comité.
La confidentialité est exigée de toutes les parties impliquées dans la plainte, indique la politique. Le rapport d’enquête sera confidentiel. Des mesures disciplinaires et des mesures de réparation sont prévues dans la politique et peuvent être mises en œuvre selon le résultat de l’enquête.
Cette enquête a lieu au moment où Pascal Quevillon sollicite un quatrième mandat à la mairie d’Oka aux élections municipales du 2 novembre prochain. Il en a fait l’annonce le 6 juillet sur sa page Facebook.
Léa Lemieux
Journaliste stagiaire
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