Il y a les étoiles Michelin, il y a aussi les recommandations du Guide Michelin – non des moindres – qui font saliver plus d’un chef. Et il y a le restaurant Le Géraldine qui vient d’obtenir cette prestigieuse recommandation.
Si vous connaissez le quartier historique du Vieux-Saint-Eustache, vous êtes probablement familier avec la table de Benoit Brunet, chef propriétaire du restaurant Le Géraldine. Le Guide Michelin ne lui est pas étranger. D’ailleurs, nous dit-il, il a travaillé comme un forcené pour se faire remarquer. Bien qu’il avoue, paradoxalement, que cette recommandation était à la fois espérée et inattendue.
« C’est quelque chose que moi et mon ancien partenaire, on travaillait fort dessus […] je ne pensais pas que ma cuisine, un restaurant apportez votre vin dans le Vieux-Saint-Eustache pouvait avoir une distinction comme ça. On se donnait ça comme objectif, mais sans vraiment réaliser que ça pouvait se réaliser. »
Le chef dit avoir découvert la nouvelle en consultant directement le site internet du Guide Michelin le jour de l’annonce. « À un moment donné, les recommandations, je nous ai vus. C’était un très beau moment », se remémore-t-il, la voix nouée par l’émotion.
Une philosophie du terroir québécois
Classé numéro deux sur plus d’une centaine de restaurants recensés par le site de voyage Trip Advisor à Saint-Eustache, Le Géraldine est sans contredit une adresse gastronomique de premier choix, qui n’a pas beaucoup à envier aux grandes tables les plus en vue. Il se démarque notamment par sa cuisine locale et de saison, où crépitent avec gourmandise les produits du terroir. « On est capable de faire quelque chose avec des agrumes poussés juste à côté d’ici, mélangé avec un fruit de mer qui vient de Rimouski. Tout ça dans notre belle province. »

La reconnaissance Michelin place le restaurant de 80 places parmi l’élite de la gastronomie québécoise.
Le goût des assiettes du Géraldine naît de la proximité avec les producteurs locaux et de l’implication directe de son chef dans les cultures à la ferme. « Des fois, je vais même aider à cultiver les produits qui vont être sur l’assiette des clients durant la soirée ou le lendemain », révèle-t-il.
L’effervescence post-recommandation
Bien qu’il soit encore tôt pour mesurer l’impact réel, le chef observe déjà un changement dans sa clientèle. « En une semaine, on dirait que les gens viennent ici aussi pour la recommandation. Ça crée un engouement, l’effervescence », note-t-il. Le restaurant, ouvert du mercredi au samedi, affiche déjà complet la plupart des soirs, particulièrement les mercredis, vendredis et samedis.
Cette reconnaissance qui couronne des années d’efforts et place ce restaurant de 80 places parmi l’élite culinaire de la province découle d’un travail d’équipe méticuleux. Pour séduire le Guide Michelin, le chef, épaulé par son mentor Olivier Robillard et sa brigade de trois cuisiniers, a concentré ses efforts sur « l’élaboration des menus, la recherche de producteurs, de produits et la manière de les raffiner. »
Le partage de la connaissance occupe une place centrale dans la gestion de l’équipe. « Le savoir culinaire, convient le chef, n’est pas réservé seulement à une personne ». Il forme personnellement chacun de ses employés. Cette approche collaborative crée une équipe qu’il juge fusionnelle et qu’il considère comme l’un des facteurs clés de leur succès.
« Le Géraldine reste le Géraldine »
Le chef ne compte pas changer un iota de sa carte. Malgré cette reconnaissance prestigieuse, il entend préserver l’âme de son établissement. « Même si on est en recommandation. On est fidèles à nous-mêmes », affirme le chef qui ne cache pas ses ambitions futures.
Une étoile Michelin représenterait « le comble et un de mes rêves, en fait. Depuis que je suis enfant, une étoile Michelin, c’est quelque chose de grandiose […] Je pense qu’on est capable de l’atteindre ».
La région des Laurentides compte deux autres établissements recommandés par le Guide Michelin : L’Épicurieux à Val-David et sEb l’Artisan Culinaire à Mont-Tremblant. M. Brunet se réjouit de l’impact positif que cette reconnaissance va créer sur le tourisme culinaire dans la région.
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