Alors que le chaos s’est installé depuis plus d’une semaine sur la colline parlementaire, avec l’annonce du départ de Justin Trudeau et les délires expansionnistes du président élu américain, c’est avec le nouveau rôle de papa et dans la tranquillité de son nid familial qu’il en a fait l’annonce.
C’est qu’il avait surpris beaucoup de gens à la fin de l’été en expliquant se retirer de la politique active pour passer les premières années de vie de son enfant à ses côtés. Mais comme le dit le dicton, il n’y a que les fous que ne changent pas d’idées. Jean-Denis Garon se confie : « Pendant le congé de paternité, c’est le seul moment depuis plusieurs années où j’ai sereinement réfléchi. On atteint le 1,5 degré de réchauffement climatique, le Québec n’est toujours pas indépendant et il est peu représenté à Ottawa, on a encore beaucoup de travail à faire ».
« On change le monde pour eux »
L’élément qu’il dit avoir oublié ou négligé, c’est que « si on change le monde, on le change pour eux. Et si on envoie le message qu’à cause d’eux, on ne peut pas changer le monde, peut-être que c’est à nous de changer nos façons de faire » partage avec profondeur et sagesse le député.
Lorsqu’il a décidé de partir, il a reçu plusieurs offres pour retourner enseigner l’économie à l’université. Avec son bagage politique, son expérience comme chercheur et comme chroniqueur, l’avenir n’était pas sombre du tout. Le retour, ou la continuation, en politique fédérale est vraiment le fruit d’une réflexion approfondie et de nombreuses discussions avec son entourage, les gens de Mirabel. Il dit avoir reçu plus d’une centaine de messages suite à la naissance de son enfant qui le félicitait, mais qui l’invitait également à rester en poste.
Questionné à savoir si les récents sondages favorables au Bloc Québécois avaient pesé dans la balance, M. Garon répond qu’il n’en est rien. Son entourage trouvait ça un peu inhabituel qu’un député quitte alors que la victoire avait été acquise par autant de votes. « J’ai toujours traité mes dossiers comme si j’étais cinq points derrière », se défend le député. Il se dit toujours présent dans la région pour faire avancer ses projets et il se sent apprécié des élus municipaux et des organismes qu’il côtoie sur le terrain.
D’ailleurs, le maire de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, François Robillard s’est réjoui de la décision de Jean-Denis Garon. « La conciliation travail-famille, ce n’est pas évident. Je suis content qu’il se représente parce qu’on a vraiment un bon député fédéral dans la circonscription de Mirabel. Tu ne fais pas ça pour le prestige, mais tu veux offrir un legs à tes enfants, donner l’exemple et être fidèle à tes convictions. Je salue également sa conjointe avec qui Jean-Denis a dû avoir plusieurs discussions importantes pour en venir à cette décision de famille. »
« Toi, t’es l’avenir »
L’équipe rapprochée du député est formée de plusieurs parents. Aujourd’hui plus que jamais, des accommodements sont possibles et comme il nous avait partagé lors de sa dernière entrevue : « La paternité, ça n’enlève à personne ses idéaux. Au contraire, ça les renforce! »
Il nous raconte un des moments clés de sa réflexion. Lorsque sa petite sœur a pris son enfant dans ses bras pendant le temps des fêtes, elle lui dit : « Toi, t’es l’avenir et c’est pour toi qu’on travaille ».
Il s’est alors fait la réflexion suivante qui a tout changé : « Pourquoi ne serais-tu pas capable d’être indulgent envers toi-même et d’accepter qu’on puisse changer le monde pour ceux à qui on donne naissance ? » Il ajoute avec humilité : « Mes bras étaient vides quand j’ai décidé de quitter. Il faut avoir un bébé dans les bras pour faire cette portion de réflexion ».
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