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<strong>La nécessité de réfléchir collectivement et publiquement</strong>

Stéphane Chalifour

La nécessité de réfléchir collectivement et publiquement

Publié le 14/05/2013

Le 15 mai 2012, au terme d’une grève générale illimitée qui perdurait depuis plus de deux mois, et à la suite du dépôt d’une première injonction impliquant 53 signataires, à laquelle devait suivre, quelques jours plus tard, une seconde injonction comptant cette fois plus de 250 noms, la Sûreté du Québec (SQ) forçait la ligne de piquetage érigée à l’entrée du collège Lionel-Groulx par quelques dizaines d’étudiants.

Pour ce faire, six bombes lacrymogènes ont été lancées, suivies de cinq arrestations. Parmi les personnes arrêtées, quatre étaient des étudiants du Collège.

Un an plus tard, un groupe de huit enseignants, nommément Pierre Robert, Stéphane Chalifour, Judith Trudeau, Isabelle Billaud, Claire Portelance, Nathalie Larouche, Murielle Chapuis et Nathalie Miljour ressentent encore ce besoin d’en parler et estiment que la communauté du Collège a, elle aussi, encore beaucoup à dire et à faire. «Ce n’est pas juste une commémoration. C’est d’abord une réflexion. On se doit d’en parler encore, d’offrir un lieu pour les échanges», indique Isabelle Billaud, professeure en français.

À ce titre, les enseignants souhaitent offrir, les 15 et 16 mai, une tribune à l’expression et à la parole d’étudiants, de professeurs, d’essayistes, d’auteurs, d’artistes et du public, une démarche amorcée à l’automne 2012 et motivée par la nécessité de réfléchir collectivement et publiquement sur les lendemains du printemps étudiant 2012.

«Sous un calme relatif, on sent toujours la crainte… celle des étudiants et celle des enseignants aussi», remarque pour sa part Pierre Robert, professeur en histoire de l’art, d’où la nécessité d’offrir un lieu ouvert et libéré de censure. «Le 15 mai est une date symbolique qui appartient désormais à l’histoire du Collège. Et en tant qu’enseignants et membres de la communauté du Collège, nous avons un devoir de mémoire. Il faut maintenant assimiler les évènements de cette crise qui a transcendé les murs du Collège», ajoute Stéphane Chalifour, professeur en sciences humaines.

À ce stade-ci, on tient à préciser que ces deux journées s’adressent à tous, peu importe les prises de position et les allégeances. «Bien sûr, il y a des profs plus sympathiques à la cause que d’autres, mais au-delà de l’idéologie de chacun, nous demeurons des enseignants préoccupés par une certaine quête de vérité», ajoute encore M. Chalifour.

Le but est alors de pouvoir revenir sur les évènements du 15 mai 2012, de les assimiler et de les intégrer. «Ces évènements ont touché des valeurs humaines fondamentales. En parler représente aussi une façon pour chaque enseignant de mesurer et évaluer son degré d’engagement social à travers sa profession», termine M. Robert.

Les activités prévues ce mercredi 15 mai

17 h: Hall d’entrée Duquet: exposition de photos (Sylvie Béland, Luc Jardon), d’une bande dessinée (Philippe Couture) et projection de vidéos (Édith Brunette).

19 h: Local D-107: conférence sur l’art et le printemps québécois (Marie-Ève Charron).

20 h: Kafé étudiant: performance participative (Sophie Castonguay) et prise de parole d’étudiants (Christopher Gyorffy, Amélie Poulin-Brière, Jean-Michel Patenaude-Girard, Simon Girard, Nicolas Guindon), de professeurs (Sébastien St-Onge, Claudine Vachon, Michel Milot, Zarko Bélanger-Lauzon) et d’invités (Djemila Benhabib, Isabelle Baez, Gabriel Nadeau-Dubois, Jean Barbe).

Les activités du jeudi 16 mai

17 h: Carrefour étudiant: jazz avec le groupe Zulum (Charles Bellerose).

18 h: Carrefour étudiant: table ronde Les lendemains d’un printemps, animée par Sébastien Gendron, avec Marie-Andrée Chouinard, Mathieu Bock-Côté et Christian Nadeau.

21 h: Carrefour étudiant: projection d’une vidéo contenant des entrevues de Gilles Gagné, Alain Deneault et Maxime Ouellet (Julien McNicoll et Émilie Binette).