« Jab ta réussite » : Marie-Ève Dicaire donne ses clés de la réussite

Aussi porte-t-elle ses pas d’école en école pour inculquer aux jeunes son énergique mantra : « La réussite, un combat de plusieurs rondes ».

Réaliser des conférences dans les écoles de Deux-Montagnes, Saint-Eustache et ailleurs, la décision de l’ancienne boxeuse d’inspirer les élèves, tous âges et tous niveaux confondus, est sans appel. Ce projet de conférences gratuites existant depuis 2017 est fondamental pour elle.

« Pour moi, c’est vraiment un privilège », affirme-t-elle. « J’ai toujours dit que parfois, pour un jeune, c’est un mot, c’est une phrase qui peut avoir un impact à jamais dans leur vie ».

Plus qu’un slogan

Pour Dicaire, « Jab ta réussite » ce n’est pas qu’un slogan. C’est une frappe puissante, le premier coup de poing appris à la boxe, celui qui permet de mesurer la distance et d’initier les attaques, une injonction de persévérance et de détermination aux jeunes, la meilleure voie vers la réussite.

La vie, dit-elle, est un combat de boxe qui exige endurance, ténacité, résilience. Se référer à la boxe est la meilleure manière pour la championne de ramener les jeunes dans son ancien monde, leur expliquant le plus simplement sa vision de la réussite et les poussant à voir grand.

Son message est clair : la réussite est tributaire d’efforts acharnés et se retrouve entre leurs mains, et non le fruit du hasard, de chance ou d’un quelconque talent inné.

L’échec comme ring

L’un des piliers de la conférence de la championne est son approche de l’échec. Plutôt que de l’esquiver comme elle esquiverait les coups de Natasha Jonas, elle le place au centre de sa discussion, partageant ouvertement ce qu’elle considère comme le plus grand échec de sa vie : la perte de son combat d’unification et de son titre de championne du monde.

« Pour moi, l’échec, ce n’est pas ce qui nous définit […] Ce n’est pas parce qu’on a perdu une fois, ce n’est pas parce qu’on a échoué une fois qu’on est un perdant. L’échec, pour moi, c’est simplement une invitation à mieux recommencer ».

–Marie-Ève Dicaire, conférencière, championne mondiale de boxe

Cette perspective est particulièrement importante pour les jeunes qui, selon Marie-Ève Dicaire, considèrent l’échec comme une fatalité. Elle les encourage plutôt à voir l’échec comme une occasion d’introspection et de rebondissement sur le ring.

Des conférences qui font tache

La tournée proposée par l’ancienne boxeuse repose sur deux versions distinctes. Une de 35 minutes pour les élèves du primaire et une autre de 45 minutes pour ceux du secondaire.

Elle précise que « ce sont deux conférences complètement différentes ». Les thématiques, soutient-elle, sont les mêmes. « Mais la façon dont je vais les aborder est différente, parce que mon but, c’est que le jeune se sente interpellé et qu’on ne peut pas parler à un enfant de 12 ans comme on va parler à un adolescent de 15, 16 ans ».

La réponse des jeunes, s’émerveille la championne, est extraordinairement positive. « Je suis surprise de voir, tant au niveau primaire que du secondaire, à quel point [ils] sont des éponges et à quel point on peut avoir cet impact positif dans leur vie ».

À la fin de chaque conférence, elle pose des questions aux élèves quant à leur compréhension de sa présentation. « C’est étonnant de voir à quel point ils ont tout retenu ». Elle dit noter que les jeunes s’accrochent à différents aspects de son message, et confirme que « la réussite, c’est vraiment différent et c’est propre à chacun. »

Une approche totalement différente chez les adolescents qui peuvent parfois présenter un défi plus grand, en étant indifférent lors de certaines présentations. Mais même avec ce public plus difficile, elle parvient généralement à casser la distance.

De grandes aspirations

Cette tournée remise sur pied grâce au soutien capital de Desjardins a des ambitions plus poussées pour l’avenir. « Plus on va être capable d’étendre la tournée de conférences, plus on va être capable de visiter des écoles et de voir le plus grand nombre de jeunes, plus on va être satisfait ».

L’équipe est activement à la recherche de nouveaux partenaires pour étendre le projet, souhaitant qu’un jour les conférences s’organisent partout au Québec.

La prochaine visite conduira la conférencière à l’école Curé-Paquin le 10 avril 2025, un retour aux sources pour cette athlète qui a grandi à Saint-Eustache.