Une douzaine d’autres marchands IGA des Laurentides font de même, contribuant ainsi à détourner quelque 858 tonnes d’aliments des dépotoirs depuis un an. Pour illustrer l’importance de leur geste, les épiciers laurentiens participants ont produit environ 515 mètres carrés de compost.
«En tant qu’entrepreneur dans le domaine de l’alimentation, je trouvais primordial de faire ma part, a déclaré Luc Daigle, du IGA Extra Daigle, lors d’une visite improvisée des installations dédiées au compostage, le 14 août. Ça nous semblait une suite logique dans nos efforts environnementaux. Il y a une responsabilité sociale là-dedans», a ajouté l’épicier thérésien.
Effort commun
Avant de se lancer dans le compostage, le marché IGA Extra Daigle récupérait déjà les huiles usées, le carton, le plastique et même les plateaux de styromousse utilisés dans le département des viandes, notamment. Il n’a donc pas été difficile de convaincre les employés de se mettre au compost.
«Je leur ai vendu l’idée du compost en leur demandant de faire un petit peu plus et tout le monde a embarqué, dit-il. Quand c’est organisé, planifié, et que les équipements sont là pour faciliter le travail, les gens embarquent.»
Processus simple
Plus de 80 % des aliments qui terminent leur vie en nourrissant le sol proviennent du département des fruits et légumes. Si ces derniers, comme tout autre déchet potentiel, ne peuvent être transformés, cuisinés sur place ou remis à des organismes de bienfaisance de la région, ils prennent alors le chemin du bac à compost que l’on retrouve dans chacun des départements, juste à côté du traditionnel bac bleu.
Un dispositif sanitaire, intégré au bac principal, permet d’éviter que les odeurs se propagent. Ce bac est vidé deux fois par semaine par Sanimax, une entreprise qui s’assure de prendre le compost et de le transporter dans un site de compostage où, une fois complètement décomposé, après 10 à 12 semaines, il sera utilisé, à titre d’exemple, par les agriculteurs ou vendu dans les centres de jardin.
Depuis mars, Luc Daigle estime avoir réduit de moitié les levées de compacteurs à déchets où étaient auparavant déposées ces matières organiques.
«Tout le monde doit faire sa part pour éviter que ces déchets se retrouvent dans les sites d’enfouissement. Il faut éduquer les gens à utiliser leur réfrigérateur correctement. On doit faire le même travail à la maison», a-t-il conclu.
Sur les quelque 260 IGA que l’on retrouve au Québec, une centaine ont intégré ou sont en voie d’intégrer le compostage à leurs activités quotidiennes. Sans oublier le Fonds Éco IGA, géré par l’organisme Jour de la Terre Québec et destiné à financer des projets environnementaux en région. Depuis sa création, en juin 2008, les marchands y ont investi près de 7 millions de dollars.
En tout, 117 projets ont été financés par ce fonds, depuis 2008, et seulement cette année, ce sont 630 barils récupérateurs d’eau de pluie qui ont été distribués dans les Laurentides grâce à cette initiative.