Dépassé par les événements, un urgentologue fera la police à l’extérieur obligeant les ambulances à rebrousser chemin vers un autre hôpital de la région, comme celui de Saint-Jérôme, 50 km plus au Nord.
Des cris de douleur déchirent les couloirs, des patients allongés sur des civières sont soignés en toute hâte, le temps d’une médication pour apaiser leur souffrance atroce. D’autres, complètement désorganisés, réclament des interventions d’urgence. Un homme en arrêt cardiorespiratoire aurait été massé et intubé à la vue de tous.
L’alarme est rouge et clignote en lettres capitales. L’hôpital de Saint-Eustache est au bord du gouffre, et la situation s’aggrave d’heure en heure, menaçant de s’effondrer. Des vies sont en suspens, et la situation est sur le point de basculer. C’est une urgence, une crise douloureuse qui se joue, sous les yeux impuissants du personnel soignant, exténué. Ces hommes et ces femmes, au cœur de la tourmente, se démènent pour maintenir un semblant d’ordre dans ce chaos qui frôle la catastrophe.
« Je ne suis pas étonné d’un tel bordel. Des travailleurs présents ce soir-là, nous ont raconté le cauchemar vécu avec un taux d’occupation de 200% », lance avec amertume le président du STTLSSS – CSN, Dominic Presseault.
Au-delà des négociations syndicales avec le gouvernement, enlisées depuis plus de neuf mois, c’est un véritable scénario apocalyptique qui s’est déroulé, le soir du 11 octobre 2023, à l’hôpital de Saint-Eustache, véritable rempart de la santé dans les Laurentides.
Encore une vingtaine de patients de trop
Le jour de la rédaction de ce texte, le 21 octobre, le portrait de ce même hôpital était sombre, le désarroi palpable. Une vingtaine de patients attendaient dans le corridor pour être vus par un professionnel de la santé pour soulager une souffrance insoutenable, les 54 places de disponibles autorisées par le gouvernement était toutes occupées.
La crise à Saint-Eustache est un miroir révélateur d’un système de santé en lambeaux, épuisé et sans moyens.
La Coalition santé Laurentides, défenseur infatigable du bien-être de la population, sonne l’alarme depuis des décennies, dénonçant un sous-financement chronique, peu importe la couleur du gouvernement. Les Laurentides sont au bord de la rupture, mettant en péril des milliers de vies.
Le gouvernement ne peut plus ignorer ce cri d’alarme. La crise à l’hôpital de Saint-Eustache est un SOS désespéré. Le personnel de santé est au bout du rouleau, les patients sont pris au piège, obligés d’endurer des conditions inhumaines, et la vie de chacun est en danger.
Il est impératif d’allouer davantage de ressources, d’augmenter le personnel, et de débloquer des financements pour garantir que les hôpitaux de la région des Laurentides puissent répondre à la crise en offrant des soins de santé adéquats à leur communauté, une population ayant connue ces dernières années la plus forte hausse démographique au Québec.
L’action doit être immédiate, car la santé de la population est en jeu et ne peut pas attendre…chaque instant compte.
Le CISSS des Laurentides n’a pu commenter la situation
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