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Hausse des signalements d’enfants touchés par la violence conjugale

Photo courtoisie –
La nouvelle directrice de la Protection de la jeunesse, Marie-Noëlle Granger, entourée de Karine Blair, directrice adjointe à la réadaptation interne et l’hébergement, et de Lucie Savaria, directrice adjointe à la DPJ par intérim.

Hausse des signalements d’enfants touchés par la violence conjugale

Publié le 27/06/2024

En dix ans, le nombre de signalements d’enfants témoins de la violence conjugale a doublé sur le territoire des Laurentides, passant de 802 cas en 2014 pour atteindre 1574 cas signalés en 2024 dont 499 juste pour la dernière année comptabilisée. 

Ce constat a été dévoilé à la suite de la présentation, le 18 juin à Saint-Jérôme, du bilan annuel des directeurs de la Protection de la jeunesse, en la présence de la nouvelle directrice de la Protection de la jeunesse du CISSS des Laurentides, Marie-Noëlle Granger.

L’ensemble des directeurs de la Protection de la jeunesse ont d’ailleurs saisi d’unir leurs voix à l’unisson pour rappeler qu’un enfant exposé à la violence conjugale peut en garder les stigmates.

« La violence conjugale a des effets dévastateurs sur les enfants et les jeunes, touchant leur bien-être émotionnel, mental et physique », signalait mardi matin, la direction de la DPJ des Laurentides désormais assurée par la nouvelle directrice, Marie-Noëlle Granger. 

À la DPJ, on reconnaît qu’un enfant exposé à la violence conjugale peut vivre de la peur et de l’insécurité, entraînant du même coup des problèmes de santé mentale, des troubles du comportement et des difficultés scolaires. 

« La violence dans le foyer perturbe le développement normal de l’enfant, affectant sa capacité à établir des relations saines et à se sentir en sécurité », déplore-t-on. 

« Dans ces cas, l’intervention des DPJ, de concert avec plusieurs partenaires, devient nécessaire et essentielle pour permettre de retrouver un environnement stable et sécurisant, où les enfants peuvent se reconstruire et retrouver un sentiment de normalité », a indiqué Mme Granger, avant de présenter le bilan régional puis provincial des directions de la Protection de la jeunesse. 

Peu importe la forme de violence

Bien que l’on en parle moins, les enfants sont aussi impactés par la séparation de ses parents suivant un conflit sévère, ce qui a mené à une hausse des signalements de 585 à 943, entre 2014 à 2024. Et dans les cas de séparations parentales sur la base d’un conflit (moins sévère), on a signalé 212 cas d’enfants en 2014 et 483 signalements en 2023-2024. 

Ce que révèlent les statistiques entourant les autres cas signalés n’est guère plus réjouissant. 

En cinq ans, le nombre d’enfants à problématique signalés à la Direction de protection de la jeunesse a connu une hausse importante sur le territoire des Laurentides, passant de 11 154 à 14332, de 2019 à 2024. 

De ces chiffres, 4386 cas ont ensuite été retenus, comparativement à 3905 cas retenus cinq ans plus tôt, alors que l’on constate une légère baisse pour l’ensemble du territoire provincial. On compte cependant moins de cas retenus cette année que l’an dernier, où 4535 cas avaient été retenus.

Dans les données relevées par le CISSS des Laurentides pour l’année 2023-2024, on remarque toutefois que les abus physiques reçus directement par les enfants se dénombrent à 1 172 cas, se retrouvant ainsi en tête des causes de signalements, suivis de 863 cas de négligence parentale. 

Autres cas de signalements se démarquant, ceux d’abus sexuel ou de risque sérieux d’abus sexuel, dont on relève respectivement 342 et 386 cas signalés.

Il est intéressant de savoir que 58 % des signalements sont le fait des policiers ou des employés du milieu scolaire.

Du côté des bonnes nouvelles, signalons la présence de plus en plus réclamée de Stan, le chien d’assistance dont le rôle d’agent d’apaisement de tensions compte son lot de réussites. Sa présence lors de rencontres de médiation ou même au tribunal agit véritablement sur l’état d’esprit d’un jeune, lui apportant un peu de sérénité.

Pour ce qui est des familles d’accueil, la DPJ est toujours à la recherche de familles pouvant accueillir un enfant ou un adolescent, soit une centaine de places en moyenne demeure à combler pour l’ensemble de l’année.