Dérogeant de l’idée originale de cette rubrique, le Journal Infos Mirabel a voulu faire un portrait d’une personne qui s’implique pour la santé mentale des citoyens de Mirabel. Sans avoir d’attachement au territoire, François Fauteux a voulu utiliser les forces de la ville afin de mettre en place sa campagne Et si c’était moi. En cette semaine de la prévention du suicide, l’idée d’en parler semblait d’autant plus importante.
La santé mentale est une préoccupation grandissante pour l’ensemble des gens. Non seulement la pandémie a fait ressortir nombre de cas, mais elle a aussi énormément sensibilisé à ce propos. François Fauteux, créateur et instigateur de la campagne Et si c’était moi, y a vu le meilleur tremplin pour lancer cette dernière.
« Pour la plupart des gens, la pandémie se vivait très mal, parce que c’était une situation exceptionnelle », souligne M. Fauteux. Lui-même en confinement, il a réalisé l’importance de la détresse vécue par beaucoup. « Il y a eu un suicide dans mon entourage. Ça a ajouté une couche », se rappelle-t-il. Il a utilisé cet élan afin de créer la campagne. Le but : ramener les gens au moment présent et les inviter à penser à autrui. Il a donc mis le citoyen au cœur de sa campagne.
« Je crois que si j’avais décidé de faire cette campagne-là avant la pandémie, ça aurait été plus difficile à faire passer », ajoute-t-il. « Les gens n’étaient pas prêts et ne se sentaient pas toucher. »
Selon lui, maintenant, les tabous ont été légèrement relevés, permettant d’atteindre plus facilement la population sur des questions difficiles comme le suicide ou la santé mentale. « Au lieu de sombrer quand on était tous confinés, je me suis dit “sers-toi de tes compétences pour créer”. Je voulais faire quelque chose qui allait servir aux autres », affirme le créateur de la campagne.
Pour beaucoup, la création aurait été le moment ultime de ce genre d’idée et la mise en place les aurait découragés. « Je ne voulais pas la laisser sur une tablette. Je voulais la faire vivre », confit-il quant à sa persévérance. Ça a pris tout de même 2 ans avant qu’elle puisse être mise en place.
Après de multiples discussions avec des personnes de tous milieux, c’est suite à une rencontre fortuite avec la directrice de la Corporation de développement communautaire de Mirabel (CDC) que le projet a pu voir le jour. « Je me suis dit que c’était parfait pour moi. Je n’avais pas l’expérience pour mener une campagne. De la partir à petite échelle était vraiment extraordinaire », soutient François Fauteux.
Il vise maintenant de faire grandir la campagne le plus possible, afin qu’elle soit vue et sensibilise le plus grand nombre. « La campagne m’a permis de faire une incursion plus profonde dans le monde de l’être humain. Ça m’a fait me rendre compte qu’on est beaucoup plus nombreux qu’on le croit à vivre des moments de détresses et de ne pas oser en parler », affirme-t-il.
Un autre univers
Montréalais d’origine, il se dit toujours avoir été sensible aux sujets de la détresse humaine. Il y inclut entre autres l’itinérance. « Pendant plusieurs années, le 24 ou le 25 décembre, je prenais les vêtements que j’avais, qui étaient en bon état et que je n’avais pas portés depuis un moment pour aller les donner dans la rue », raconte-t-il, quant à certains gestes faits avant la pandémie.
Il a beaucoup touché au milieu télévisuel en étant recherchiste, puis chroniqueur. C’est à la télévision communautaire de Montréal qu’il a fait ses classes. Il a ensuite passé dans les grands médias comme recherchistes, puis comme animateur, entre autres au canal Évasion à l’émission « Prêt à partir ».
Après plusieurs années dans sa ville de naissance, il a eu l’envie de changement. Il a déménagé à Lachute pour travailler en communication, plus généralement. « Je suis fier de me dire que ma campagne est partie dans la ville où je ressens maintenant un sentiment d’appartenance », conclut-il.
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