Les derniers mois ont été tumultueux au niveau économique. L’inflation a été importante et le milieu agricole le sent particulièrement. Ce n’est pas le premier article qui est écrit sur le sujet, mais certainement pas le dernier. Il servira cependant de base pour mieux comprendre ce qui se passe dans le milieu.
Financement agricole Canada (FAC) est une société de prêt entièrement dédié à l’agriculture. Ayant donc une vue d’ensemble, il été facile de prendre le pouls des Basses-Laurentides en discutant avec le directeur régional.
« Regarder les Basses-Laurentides ou n’importe quel autre secteur au Québec, on voit pas mal la même chose », souligne Sylvain Levasseur, directeur régional pour le FAC.
Ce qui est le plus important à faire comme division, ce n’est pas nécessairement selon les régions, mais plutôt selon les secteurs d’activités. L’ensemble du territoire compte beaucoup de production laitière. « Les Basses-Laurentides comptent aussi beaucoup de producteurs maraîchers », ajoute-t-il. L’acériculture a également son importance, Mirabel étant reconnu comme la capitale de l’érable.
Selon cette division, le secteur qui aurait été le plus stable est celui de la production laitière. « Dans le laitier, tu travailles beaucoup dans l’efficacité, pour être capable d’avoir un revenu raisonnable et constant », explique M. Levasseur. Parfois, ceux-ci ont une terre cultivable également, mais elle n’a pas la même superficie que pour un agriculteur qui se dévoue entièrement à la terre.
Les grandes cultures ont vécu de bonnes années jusqu’à l’année dernière. Bien que la récolte était correcte, sans être mauvaise pour la plupart, les prix de vente du grain sont maintenant à la baisse. « Ce qui se passe, c’est que les intrants n’ont pas diminué au même rythme que le prix du grain. Donc ça met une pression sur la liquidité de ces agriculteurs », continue le directeur régional, soulignant que la situation devrait se stabiliser avec le temps. Il faut savoir que ces intrants, c’est ce qu’achètent les agriculteurs un an à l’avance. Et d’une année à l’autre, les prix peuvent fluctuer beaucoup.
« L’année dernière a été très difficile pour les maraîchers. Et c’est particulièrement dû à la météo : beaucoup de pluie, beaucoup d’humidité. Beaucoup de gens ont perdu des récoltes », énumère M. Levasseur. La situation contraire s’est produite aux États-Unis, apportant un compétiteur encore plus grand pour la province avec l’exportation.
Le plus grand défi des agriculteurs
Mais un enjeu qui est d’autant plus présent pour l’ensemble des secteurs agricoles, c’est la hausse des taux d’intérêt. En prenant en exemple un agriculteur laitier important du secteur, M. Levasseur explique les hausses de coûts dans la région avec des taux véritables. « On va dire un prêt de 3 millions, sur 5 ans avec un taux de 3,20 %. Le renouvellement se faisait très près de 6 % », explique-t-il. Ainsi donc, les intérêts, en quelques années, ont presque doublé.
Si on y met des chiffres, une personne qui aurait des intérêts de 500 k$ par année passerait à environ 1 M$. Et ce, sans payer directement la dette. Cela met d’autant plus de pression sur les revenus de ces gens qui peinent déjà à garder la tête hors de l’eau.
« Ça, ça demeure un grand défi pour l’ensemble des agriculteurs. Ce n’est pas un domaine cheap, bien au contraire. Il y a beaucoup de capital qui y est investi », conclut-il quant au financement.
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