«Les nouveaux aménagements tiennent compte des différentes clientèles du quartier qui fréquentent le parc Sacré-Cœur, des plus petits aux plus grands. Nous espérons que les citoyens seront nombreux à profiter de ces installations conçues spécialement pour eux.», a déclaré la conseillère municipale du Vieux-Saint-Eustache, Mme Michèle Labelle.
L’aménagement des modules de jeux a été réalisé par l’entrepreneur Promovert. Un montant total de 103 082 $ a été investi pour l’ensemble des améliorations de ce parc, travaux menés sous la supervision du Service du génie de la Ville de Saint-Eustache.

Fin des travaux au parc Sacré-Cœur de Saint-Eustache

C’est donc avec grande émotion que l’épouse du défunt petit-fils du docteur David Marsil, Denise Boulanger, a assisté à cette cérémonie d’inauguration de la Place du Souvenir et été témoin de cet ultime hommage rendu à la famille Marsil.
«L’an dernier, je suis venue à Saint-Eustache pour voir le monument dédié à la famille Marsil et apporter quelques documents historiques que possédaient mon conjoint. C’est à ce moment, un peu hasard, que j’ai pris connaissance du projet de la Place du Souvenir. C’est une très belle initiative, comme cela, la famille Marsil demeure très vivante. C&#8217;est important», de témoigner Mme Boulanger, dont le conjoint René Marsil-Roy est décédé en 1999.
Une famille importante dans l’histoire de Saint-Eustache
La famille Marsil est, disons-le, importante dans l’histoire de Saint-Eustache. C’est d’abord David Marsil père, né en vers 1810 et négociant de métier, qui s’établi dans la seigneurie des Mille-Îles après la naissance de son fils David, en 1835.
Mais, c’est surtout ce fils qui fit connaître la famille Marsil dans la région. Non seulement David Marsil fils était-il un docteur qui s’est occupé pendant plusieurs années de la santé de la population, mais celui-ci fut également très impliqué dans sa communauté, et même maire du village de Saint-Eustache, de 1871 à 1875. Candidat aux élections provinciale et fédérale par après, mais défait dans les deux cas, il devait être nommé, en 1888, conseiller législatif de la division des Mille-Îles, poste qu’il occupa jusqu’à son décès en 1899.
C’est aussi ce même docteur David Marsil qui s’est battu afin que Jean-Olivier Chénier, chef des patriotes de Saint-Eustache mort en 1837, ait le droit à une inhumation en terre bénite. Le docteur Marsil, puis sa famille, a d’ailleurs conservé pendant plusieurs années chez lui les restes de Chénier dans une urne prévue à cet effet.
Ses efforts ne furent pas vains puisque le docteur Jean-Olivier Chénier a finalement été inhumé, en 1987, dans le cimetière de Saint-Eustache.
Notons, enfin, que c’est un des deux fils du docteur Marsil, Charles, également médecin comme son frère David (un troisième dans la famille!), qui, peu de temps après le décès de son père, acheta le terrain longtemps convoité par celui-ci, en face de l’église Saint-Eustache. Il y fit construire la maison blanche qui s’y trouve toujours.
Cette histoire n’est qu’une des neuf autres qu’il est possible de découvrir en visitant cette fameuse Place du Souvenir qui, dorénavant, fait partie intégrante du cimetière de Saint-Eustache.

La famille Marsil toujours vivante grâce à la Place du Souvenir

Projet initié par Mélissa Pepper, une étudiante universitaire en histoire qui a été stagiaire pour la Corporation du cimetière de Saint-Eustache, l’inauguration de cette fameuse Place du Souvenir a réuni une bonne quarantaine de personnes, dont la présidente de la Corporation, Monique Paquette, les députés Linda Lapointe et Benoit Charette, la conseillère municipale Michèle Labelle, l’évêque Pierre Morissette, ainsi que le prêtre modérateur Luc Bouchard.
Une idée un «peu folle»
«La Place du Souvenir, c’est quoi? Pour être honnête, c’est une idée un peu folle née dans la tête d’une employée passionnée d’histoire», a confié Mélissa Pepper, à l’occasion de cette cérémonie d’inauguration qui a culminé avec la coupure du traditionnel ruban.
En fait, celle-ci a rappelé que son premier mandat a été de retracer l’histoire du cimetière, puis de retracer certaines familles dont les lots avaient été abandonnés. Elle a alors réalisé que plusieurs d’entre eux étaient ceux de personnages importants, et que certains des monuments qui s’y trouvaient étaient dans un mauvais état et devaient être retirés ou encore démolis.
«Je ne pouvais concevoir que des monuments commémorant des membres de notre histoire, des personnes qui ont laissé leurs traces dans le développement de notre ville, soient tout simplement abandonnés. C’est à ce moment que mon projet de créer un lieu où serait rassemblé tous ces monuments est né. C’était en 2011», de relater la jeune historienne qui, en janvier 2015, est devenue membre du conseil d’administration de la Corporation du cimetière de Saint-Eustache. Celle-ci en est aujourd’hui la vice-présidente.
Onze monuments remplis d’histoire
Cinq ans après eu cette idée un «peu folle», la Place du Souvenir réuni 11 monument qui y ont été déplacés à l’automne 2015, ceux de Pierre Laviolette, de Marie-Elmire Lambert Dumont, de la famille Féré, de la famille Handegrave dit Champagne, de la famille Champagne dit Laplante, de la famille Globensky, de la famille Marsil (deux monuments), de la famille Lefebvre de Bellefeuille, de la famille Dolbec et de la famille Laviolette.
Pour chaque monument, un panneau explicatif a été installé afin de rappeler l’histoire de la personne ou de la famille en question. On y retrouve des seigneurs, des notaires, des médecins, des militaires, dont certains se sont établis à Saint-Eustache dès le 18e siècle.
Parmi eux, le notaire Cyrille Handegrave Champagne, à qui revint la tâche, dès l’ouverture du nouveau cimetière paroissial, de consigner les concessions de lot. Ou encore Eustache Lambert-Dumont, premier seigneur de Saint-Eustache qui fut choisi patron de la paroisse, à la demande des paroissiens.
Un lieu d’éducation et d’évolution
Pour celle qui a initié ce projet et les membres du conseil d’administration de la Corporation du cimetière de Saint-Eustache, cette Place du Souvenir se veut donc un lieu de commémoration, mais aussi un lieu d’éducation et un lieu d’évolution puisque d’autres monuments de bâtisseurs y seront éventuellement ajoutés.
«La Place du Souvenir, c’est pour vous et pour eux que nous l’avons conçue. La Place du Souvemir, c’est pour que le passé et le futur ne se perdent jamais de vue que nous l’avons conçue», de conclure Mélissa Pepper.

Une Place du Souvenir inaugurée au cimetière de Saint-Eustache