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Françoise Drapeau-Monette, Philippe Rainville et Denise Beaudoin

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Photo Stéphanie Prévost Patrick Charbonneau, maire de Mirabel, Philippe Rainville, président-directeur général d’ADM, Denise Beaudoin, procureure et conseillère juridique des expropriés de Mirabel et Françoise Drapeau-Monette, représentante des expropriés de Mirabel, devant le terrain qui a été cédé par ADM.

Expropriation: Une page de plus se tourne

Publié le 06/09/2023

Une conférence de presse s’est tenue le 14 août dernier sur un terrain de l’aéroport de Mirabel. Ce terrain a été choisi pour en faire un monument permettant de se souvenir, mais également de se recueillir.

Martin Massé, vice-président aux affaires publiques et développement durable chez Aéroports de Montréal (ADM), a dirigé la conférence de presse. « C’est le 27 mars 1969 qui est inscrit dans l’histoire comme étant le jour où 12 000 personnes apprenaient qu’elles allaient devoir quitter leur ferme, commerce et résidence », rappelle M. Massé. Il mentionne par le fait même que la rétrocession des terres arrive à sa fin par ce geste. 

« Nous sommes sur ces mêmes terres expropriées qui ont permis l’établissement de grandes entreprises reconnu comme étant des fleurons du Québec. Voilà une belle cohabitation pour le futur », souligne Denise Beaudoin, procureure et conseillère juridique des expropriés de Mirabel. 

L’annonce mentionnait la mise en place d’un centre de mémoire collective des expropriés de Mirabel qui aura pour but de recueillir les témoignages et les archives entourant les événements de l’expropriation.

Avec le projet qui sera mis en place sur ce terrain de 41 200 m2, les expropriés veulent tourner la page. Comme geste symbolique, un bail a été signé d’une somme de 1 $ afin de louer le terrain avec ADM. C’est Françoise Drapeau-Monette, fière représentante des expropriés, qui a apposé sa signature aux côtés de Mme Beaudoin et de Philippe Rainville, président-directeur général d’ADM. 

« Ce ne peut pas être mieux placé que sur un terrain nous ayant déjà appartenu ! C’est pas magnifique ça ! », s’exclame Françoise Drapeau-Monette. En effet ce terrain appartenait à Jean-Paul Raymond, qui, lors de son éviction, est devenu le président du comité. Aujourd’hui, c’est sa fille, Martine Raymond, qui en est présidente.

Un long combat qui se conclut

Mme Drapeau-Monette a été honorée lors de cette annonce, par l’assemblée présente. Se battant pour les citoyens depuis 1970, celle-ci a eu droit à nombre de remerciements dont une ovation. « J’étais dans la trentaine à l’époque. J’ai maintenant 86 ans », sourit-elle, fière de son parcours.

Certains moments de l’époque resteront à jamais gravés dans sa mémoire et elle souhaite que tous puissent les connaître également. « La vue de pompiers qui brûlaient nos maisons et nos terres sous nos yeux, toujours le dimanche pendant la messe. Ça a marqué nos vies et démantelé nos villages », se souvient Mme Drapeau-Monette. 

Encore plusieurs étapes sont à prévoir et beaucoup d’informations restent confidentielles. Mais le comité confirme qu’il s’agit d’un premier pas dans la bonne direction. M. Armand Vaillancourt, artiste sculpteur renommé est d’ailleurs impliqué dans ce qui prendra place et offrira une œuvre pour l’occasion.

« L’histoire ne peut pas être réécrite. Elle doit être commémorée et comprise pour que nous puissions avancer en éviter les erreurs du passé », souligne Philippe Rainville.