« Il est minuit et une. Il est trop tard pour revenir en arrière sur plusieurs aspects. Mettons l’emphase sur ce qui peut encore être sauvé », lance d’emblée Marise Mathieu, une citoyenne « bien ordinaire », soucieuse de l’environnement.
Cette enseignante retraitée dit se battre et de garder espoir principalement pour ses cinq petits-enfants. « C’est l’avenir. Je m’inquiète pour eux à savoir dans quel état allons-nous leur laisser la planète ».
Pour démontrer l’urgence d’agir, Mme Mathieu reprend une étude parue récemment voulant que le Québec soit frappé par une vingtaine de jours à 32 degrés Celsius en 2040, comparativement à 3 il y a une décennie.
« Ces chaleurs extrêmes augmentent les décès prématurés et elles ne touchent pas seulement les populations vulnérables ou les personnes ainées, mais aussi les travailleurs de la construction, de la voirie, etc. qui sont de plus en plus affectés par les coups de chaleur et, par ricochet, les travailleurs du réseau de la santé ».
De plus, cette dame de 65 ans estime que la pandémie des deux dernières années a démontré que la province n’était pas prête à faire face à la musique malgré les alertes signalées par des scientifiques et des médecins. Elle demande donc aux élus de prévenir au lieu de guérir cette fois.
« Comme nous l’avons fait devant la crise sanitaire, nous devons contribuer à l’effort collectif de lutte aux changements climatiques. Avec la pandémie, les gouvernements et les médias ont réussi à mobiliser la population devant ce défi titanesque parce qu’ils ont expliqué le problème, les enjeux, et ce que nous devions faire pour nous protéger. Ils ont martelé et répété le message chaque jour, expliquant en termes simples un enjeu si complexe et menaçant. Et ce partout au Québec, dans tous les foyers, sur toutes les chaînes, sur tous les panneaux publicitaires ».
L’environnement : c’est dans l’intérêt de tous
Ce groupe de citoyens souhaite obtenir ce même type de communication assurant en avoir besoin pour affronter ensemble la crise environnementale et climatique. « Ce n’est pas trop demander que les conséquences de cette grande menace existentielle soient davantage exposées à la population, mais surtout que les solutions pour y faire face le soient bien davantage, car OUI, il y a des solutions!»
À l’image de la pandémie, la crise climatique affecte toutes les facettes de nos vies souligne avec raison cette mère de cinq enfants : le coût du panier d’épicerie, de la capacité d’avoir accès à de l’eau potable de manière continue et constante, l’état des infrastructures comme les routes ou le réseau électrique ou encore la sécurité des habitants lors d’inondations ou de grands vents.
Elle croit même que de parler d’environnement et de crise climatique, c’est parler de santé, d’économie, de sécurité, de finances publiques, de qualité de vie.
Si vous trouvez que le discours de Mme Mathieu est alarmant, vous n’avez pas entendu celui du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres ; lui, il appuie directement sur le bouton rouge.
« Nous approchons à toute allure de la catastrophe climatique : des grandes villes submergées. Des vagues de chaleur sans précédent. Des tempêtes terrifiantes. Des pénuries d’eau généralisées. L’extinction d’un million d’espèces végétales et animales. Ce n’est là ni fiction, ni exagération », a déclaré M. Guterres.
« Le Québec ne fera pas exception ; nous le constatons déjà, ici, dans la circonscription de Deux-Montagnes », ajoute Mme Mathieu.
Un débat public, le 22 septembre
Ce groupe de citoyens est composé de Marise Mathieu, Sophie Daunais et Marie-Claude Beaulieu pour le groupe Mères au front. Sylvie Clermont, elle, a démarré le Regroupement écocitoyen de Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Maxime Laliberté a pour sa part choisi de travailler pour l’organisme.
Ils désirent mettre l’environnement au centre de la prochaine campagne électorale en organisant un débat public qui aurait lieu le 22 septembre sur les enjeux environnementaux avec en tête d’affiche les candidats aux prochaines élections du 3 octobre des différents partis de la circonscription de Deux-Montagnes. Ironiquement, le ministre de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, Benoit Charette, est du groupe.
« Chacun et chacune d’entre nous croit qu’il faut briser notre solitude et s’allier à d’autres membres de la société pour faire avancer les choses. Chacun et chacune d’entre nous croit que le gouvernement a un rôle incontournable de législateur, d’éducateur, de promotion et de financement à jouer. Chacun et chacune de nous tente de s’approprier un rôle de ‘’leader non spécialiste’’, si je peux le dire ainsi ».
« Prendre les bonnes décisions politiques maintenant, c’est préparer le Québec à faire face aux défis qui nous attendent. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre quate ans de politiques irresponsables pour l’environnement. Les électeurs et électrices doivent pouvoir faire un vote éclairé pour leur avenir et celui de leurs enfants », conclut celle qui ne fait que commencer les démarches pour sensibiliser la population à rendre leur milieu de vie plus agréable, plus sain, plus équitable, plus résilient et plus vert.