logo journal leveil
icon journal
Effaroucher les outardes: À Rosemère… et ailleurs

Marc-André Fortin

Effaroucher les outardes: À Rosemère… et ailleurs

Publié le 20/11/2014

Il ne faut pas croire que la méthode d’effarouchement des bernaches (ou autres espèces) soit exclusive à Rosemère. Une bonne dizaine de municipalités, au Québec, font appel à GPF-Gestion de la faune pour régler le même genre de problème.

Jusqu’en 2012, à Dorval, site de l’aéroport international Pierre-Elliot-Trudeau, de même qu’à Mirabel, on a également retenu les services de la firme thérésienne qui emploie une dizaine de personnes. Son mandat: la gestion du «péril aviaire».

De fait, les gros oiseaux, comme les bernaches du Canada et les canards colverts (comme ceux qu’on retrouve à Dorval et pour lesquels GPF utilise plutôt des faucons) sont un danger potentiel pour les avions. Une bernache ou un canard qui se coince dans le réacteur d’un appareil en vol peut causer de sérieux dommages et mettre en péril la vie des passagers et de l’équipage.

Qu’on se rappelle seulement la tragédie évitée de peu, le 15 janvier 2009, à New York, quand le pilote d’un Airbus A320 a réussi un amerrissage d’urgence sur la rivière Hudson, quelques minutes après le décollage. Cause de l’incident: des bernaches aspirées par un réacteur, entraînant une perte automatique de puissance.

Le site d’enfouissement de Sainte-Sophie, propriété de Waste Management, est aussi un client de GPF. On y retrouvait jusqu’à 15 000 goélands à la fois, une nuée blanche et criarde qui apportait son lot de problèmes liés à la sécurité, à l’hygiène et, bien entendu, à la quiétude des résidants voisins du site.

Outre les aéroports, les parcs publics et les centres d’enfouissement, la technique de l’effarouchement peut s’appliquer sur les terrains de golf, autre lieu de prédilection de la bernache du Canada qui, nous dit-on, s’est acquis une vilaine réputation partout sur la planète. En France, notamment, elle a été déclarée «espèce nuisible», en 2013. «Il y en a autant qu’il y a de Canadiens!», lance Marc-André Fortin, en précisant que le nombre de bernaches s’accroît, en bonne partie, du fait qu’on ne les chasse pratiquement plus.

Reste à les effrayer, ce que permet la fauconnerie, un art qui a pris naissance il y a au moins une éternité, au Moyen-Orient, avant d’être importé en Europe, au XVe siècle. C’est d’ailleurs auprès de Cyrille Orliac, responsable de la fauconnerie à l’aéroport de Versailles, en France, que M. Fortin en a appris les rudiments.