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« Doigts de fée », un témoignage de fierté d’une Mirabelloise à son fils

Né sans mains, Paul n’a jamais eu de difficulté à fonctionner.

« Doigts de fée », un témoignage de fierté d’une Mirabelloise à son fils

Publié le 02/07/2023

Lorsque Siham Kortas a su que son fils Paul était né sans mains, elle a figé, totalement désemparée face aux difficultés que cela engendrerait, et ce, malgré son expertise en pédagogie. C’est au fil des ans et en le voyant s’épanouir qu’elle a compris qu’il n’y avait pas là de réel obstacle. Alors que Paul est maintenant un adulte accompli de 33 ans, la Mirabelloise signe un court-métrage qui raconte le processus qui l’a fait passer, en tant que mère, de l’impuissance à l’admiration face à son parcours.

« Quand sa conjointe nous a annoncé qu’elle était enceinte, je me suis dit que ça allait être un beau cadeau pour les petits-enfants », confie-t-elle.

C’est donc rythmé par la musique libanaise des racines de la famille et ponctué de vidéos-souvenirs de l’enfance de Paul que Doigts de fée prend forme. Siham Kortas indique avoir autrefois documenté ces moments en quantité impressionnante, ébahie devant le développement de son fils. 

Siham Kortas en compagnie de son fils Paul.

Redéfinir la normalité

Bien que ses mains ne soient pratiquement pas développées et que ses bras demeurent plus courts que ceux de la plupart des gens, Paul a toujours refusé de porter des prothèses – et il n’en a jamais eu besoin. Il écrit, cuisine et effectue toutes les taches nécessaires à son fonctionnement, en plus d’être d’un optimisme et d’une sociabilité exceptionnels, selon sa mère.

« Il a beaucoup d’amis et de succès dans ses relations », souligne-t-elle.

Informaticien de profession, Paul est papa depuis bientôt 20 mois et a récemment emménagé à Saint-Eustache avec sa conjointe Lily. Même si sa malformation n’est pas héréditaire et qu’il ne risquait en rien de la transmettre à son fils, il explique, au cours du film, que la paternité est l’une des seules étapes de sa vie qui lui a fait prendre conscience de son handicap.

« Il avait peur de faire un faux mouvement et de faire mal à son fils », rapporte Siham Kortas.

Et pourtant, dans cette situation comme dans toutes celles avec lesquelles il a composé, Paul a su faire les choses à sa façon. Il constate qu’il n’a pas réellement eu à s’adapter : il est tel qu’il est et cela suffit amplement. 

Une parcelle de la vie de Paul… à l’écran

Tourné l’été dernier dans les lieux qui abritent le quotidien de Paul, Doigts de fée a été coréalisé par Erik Johnson, un ami de longue date de Siham Kortas, et propulsé par le Conseil des arts et des lettres du Québec par l’entremise d’un soutien financier de 19 400 $ attribué dans le cadre du Programme de partenariat territorial des Laurentides.

Il a été diffusé au Cinéma du Sève de Montréal le 8 juin dernier, dans le cadre du Festival du film libanais, et sera aussi à l’affiche à Ottawa, Toronto, Vancouver et Halifax. Siham Kortas invite les Laurentiens à rester à l’affut, car une projection pourrait avoir lieu à Arts et culture Saint-Adolphe cet automne.