« Les autorités n’agissent pas malheureusement et ce n’est pas un problème qui est nouveau. Ça tourne en rond pas mal », regrette M. Quevillon. C’est bien depuis plusieurs décennies que des déversements illégaux se font au détriment des Mohawks de Kanesatake et encore aujourd’hui, le problème persiste. « Ça frôle l’incompétence », s’insurge le maire d’Oka.
À l’abri des lois
« Cette terre se trouve en territoire autochtone, dans une zone de non-droit, à l’abri des lois. Si on était en terre municipale, ça serait plus simple et les entrepreneurs ont bien compris cette faille-là », poursuit M. Quevillon.
C’est à des fins monétaires que des compagnies décident de déverser essentiellement de la terre en provenance de leur chantier de construction dans une zone de non-droit, à l’abris des lois. « Ces compagnies économisent énormément d’argent avec ces déversements en territoire non réglementé », constate M. Quevillon.
Indigné, le maire a publié le 4 juin dernier sur les réseaux sociaux des images où l’on voit un camion de Nexus Construction déversant des sols dans le lac de Deux-Montagnes. Répliquant par une mise en demeure, la compagnie souhaite voir ces photos supprimées, mais le maire tient son bout : « C’est n’importe quoi ce qu’ils disent. La mise en demeure dit que c’est diffamatoire, mais ce n’est pas diffamatoire. J’ai une photo vue du lac qui est très claire et elle dit très bien ce qu’elle a à dire ».
La ministre Hajdu sollicitée
« De dire que c’est un dossier prioritaire, je pense que c’est un euphémisme. C’est un dossier qui requiert beaucoup de notre temps, beaucoup de savoir-faire, de pressions. Ce n’est pas un dossier qui est politique pour moi, c’est un dossier environnemental de première importance qui requiert un haut niveau de responsabilités », fait valoir Jean-Denis Garon, député fédéral de Mirabel, qui est actif dans le dossier depuis les premiers instants de son mandat.
Inquiet que la situation concernant la contamination du site G&R recyclage se répète, M. Garon s’est adressé à la ministre des Services aux Autochtones du Canada, Patty Hadju, pour procéder rapidement à une évaluation environnementale des sols déversés à Kanesatake.
« Il m’apparaît impératif de connaître la nature de ces déversements afin de déterminer s’il existe un risque pour l’environnement et la santé de millions de Québécoises et Québécois qui consomment quotidiennement l’eau en provenance du lac des Deux-Montagnes », a-t-il écrit à Mme Hadju la semaine dernière dans une lettre qui est toujours sans réponse.
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