Sur ce terrain de 14 millions de pieds carrés, on souhaitait construire un site récréatif et commercial. Le projet Lac Mirabel allait comprendre des hôtels, un aquarium couvert, un centre sportif, une salle de spectacle, 300 commerces, une piste de go-kart ainsi que des îles artificielles.
Finalement, Lac Mirabel n’aura jamais vu le jour. Parions que la crise financière de 2008 aura eu raison du projet planifié par nos voisins du Sud.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
À la suite de l’abandon du projet Lac Mirabel, la banque Morgan Stanley et Sheldon Gordon (Gordon Group Holdings) étaient désireux de vendre leur possession laurentienne. Ce sont les Québécois Ray Junior Courtemanche et Daniel Proulx qui en firent l’achat en 2012 à la suite de multiples rencontres avec les propriétaires américains.
« Nous avons signé la transaction le 12 du 12 de l’an 2012 » indique M. Courtemanche en entrevue. Cet achat s’est produit après avoir réussi à convaincre des investisseurs de chez nous à participer à la transaction, alors que les banques canadiennes avaient refusé d’embarquer avec les deux entrepreneurs québécois.
Il y a dix ans, donc, Ray Junior Courtemanche mettait la main sur un terrain où il allait construire des centaines d’unités d’habitation et plusieurs commerces. L’homme d’affaires qui n’en était pas à son premier projet immobilier s’embarquait dans une entreprise colossale, celle de créer une ville dans une ville. Un résident de Cité Mirabel pourrait ainsi y résider, y travailler, faire ses courses, se divertir et profiter de soins de santé.
Le pari de celui qui a débuté sa carrière d’entrepreneur à l’âge de six ans en vendant des t-shirts pour son père pilote de course a été tenu. L’homme qui a créé son capital en tondant des gazons et en vendant des articles d’aménagement paysager a ainsi réussi à bâtir plusieurs tours à condos, des immeubles à bureaux, des maisons de ville ainsi que des emplacements commerciaux.
Aujourd’hui, alors que 50 % des terrains de Cité Mirabel sont encore en développement et attendent d’être occupés, notamment par le nouveau complexe Espace W, Ray Junior Courtemanche lorgne le village du Mont-Tremblant, récemment mis en vente par une autre entreprise américaine, Lasalle Investment Management.
Ray Junior Courtemanche, le nouveau roi du Nord?
Depuis dix ans, Cité Mirabel a été un moteur de développement économique. Le parc immobilier qui s’est construit ces dernières années représente aujourd’hui près de 1,5 milliard de dollars.
Évidemment, les revenus des immeubles locatifs et des propriétés vendues profitent sans l’ombre d’un doute aux promoteurs et propriétaires. Cependant, les taxes municipales et scolaires qui doivent être payées enrichissent la Municipalité et ultimement, font profiter les résidents de Mirabel.
Plus encore, Cité Mirabel est un vecteur non négligeable de création d’emplois. Au total, avec la construction des tours à bureaux, des commerces et des cliniques, presque 1 000 nouveaux emplois ont été créés ces dernières années.
Comment attirer plus de gens au Nord?
Côté développement économique, Ray Junior Courtemanche, principal maître d’œuvre de Cité Mirabel, ne manque pas d’envergure. Son projet de parc aquatique s’inscrit dans une visée qui déborde au-delà des frontières du Québec. En construisant un complexe d’amusement ouvert à l’année ainsi que des hôtels, il souhaite sans conteste attirer les touristes québécois dans les Laurentides, mais aussi les gens du monde entier.
« Les touristes vont visiter Montréal et le Vieux-Port, ensuite, ils mettent le pied au plancher pour se rendre à Tremblant. L’idée, c’est qu’ils arrêtent à Cité Mirabel avant de se rendre plus au Nord », indique-t-il en entrevue. Une augmentation de l’affluence dans la région serait immanquablement bénéfique pour l’économie des Laurentides ainsi que du Québec.
En entrevue, l’idée d’un train partant du DIX30 et se rendant jusqu’au village de Mont-Tremblant fait surface. Ray Junior avoue que depuis qu’il côtoie les élus des différents paliers politiques, le projet d’un train permettant une liaison facile entre la rive sud de Montréal et les Laurentides est souvent l’objet de discussions. En plus de diminuer le trafic, cela encouragerait les touristes de tous azimuts à venir visiter la rive nord de l’île. Finalement, son idée n’est donc pas sans rappeler celle du curé Labelle qui souhaitait le développement du chemin de fer dans le Nord.
Simon Martel
redaction@groupejcl.ca
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