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Photo Stéphanie Prévost « Il ne faut plus déboiser pour la construction, mais plutôt prévoir avec ce qu’il y a déjà sur le terrain », – Roxanne Therrien

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Légende : La ligne verte est ce qui a été coupé par le promoteur du projet. Le pointillé bleu est une ligne électrique existante. De l’élagage y est faire occasionnellement par Hydro-Québec. Le point rouge est une coupe qui a été fait par Hydro-Québec comme l’arbre était proche des fils électriques.

Coupe d’arbres: Changer les façons de faire entre les villes

Publié le 23/05/2024

Une situation a fait fortement réagir les citoyens de Mirabel dans le secteur du Domaine vert sud. À la limite avec la ville de Boisbriand qui longe le parc des Champions, de nombreux arbres ont été coupés retirant l’écran végétal.

En février dernier, Roxanne Therrien, conseillère municipale de Mirabel a reçu un flot d’appels concernant la coupe de plusieurs dizaines d’arbres. Le problème, c’est que de nombreux d’arbres matures, parfois de 20 à 30 ans, ont été coupés et non pas juste tailler comme certains auraient cru.

Un projet mitoyen est en cours depuis un moment déjà, mais les travaux sont officiellement lancés quelques mois seulement. Il s’agira ici d’un quartier résidentiel. L’entrepreneur responsable du projet à couper une partie des arbres. Le travail a ensuite été complété par Hydro-Québec, toujours dans l’incompréhension des citoyens.

« Et j’ai bien vu que la ville de Boisbriand était aussi découragée que moi. Mais ce qui a jeté de l’huile sur le feu, c’est qu’Hydro-Québec est venue enlever ce qu’il restait », croit Mme Therrien.

La conseillère municipale tient malgré tout à mentionner qu’elle est consciente que l’événement fait partie du passé. Elle veut regarder le futur et travailler en amont pour éviter de nouvelles situations du genre. « Est-ce que j’aurais pu changer quelque chose sur le moment ? Je ne crois pas. Les permis étaient déjà donnés », souligne-t-elle. « Mais ce qui me fait le plus mal, c’est que même si on dit qu’ils vont replanter, ça ne se remplace pas. On parle d’arbres de 30 ans », s’attriste-t-elle.

Boisbriand

Du côté de la Ville de Boisbriand, la mairesse mentionne avoir eu les mains liées dans ce dossier. « Dans ce dossier-là, ça a commencé dans un mandat précédent, avec la mairie de l’époque », explique Christine Beaudette, soutenant que le projet était final lors de son arrivée en poste.

Elle est cependant tout à fait en accord avec la manière de penser de la conseillère municipale mirabelloise : « Dans des projets comme ça, on devrait, regarder en amont. Avoir su, dans ce dossier-là, il y aurait pu avoir une zone tampon laissée ainsi. » La mairesse mentionne d’ailleurs être dans l’idée de garder le plus d’arbres possible dans les projets.

Elle mentionne cependant qu’il est parfois difficile de connaître les détails d’un projet qui toucheront une ville voisine. « On n’est pas toujours au courant de ce qui se trouve de l’autre côté de la limite », souligne-t-elle. L’idée de s’asseoir avec les villes voisines a fait son chemin et l’interpelle grandement.

Hydro-Québec

La société d’État appuie les informations données par la Ville de Boisbriand. « S’il y a des coupes d’arbres qui ont été faits et qui ne plaisent pas aux citoyens, c’est le promoteur qui les a faits. Les seuls qu’on a faits pour des raisons de sécurité, c’est au bout complètement », mentionne Marie-Lou St-Onge, porte-parole, en montrant l’espace en question. Hydro-Québec prend ainsi la responsabilité de tout arbre devant être coupé à proximité des lignes électriques, sans plus.

La porte-parole souligne d’ailleurs que, oui Hydro a fait de la coupe pour installer une ligne en arrière-cours. Par contre, c’est le promoteur qui a fait la demande en déposant les plans de son projet. « Hydro est mis au parfum assez tôt dans le projet, mais c’est le promoteur qui a les permis et s’assure de tout mettre en place », rappelle-t-elle.

Elle ajoute simplement que l’aménagement n’est pas la juridiction de la société d’État et qu’ils suivent les plans comme autorisés par la ville. « Est-ce qu’il y aurait eu moyen de faire autrement : peut-être. Mais ça se fait bien en amont dans l’organisation du projet et l’octroi des permis par les municipalités », explique Mme St-Onge.

L’ouverture à la discussion est cependant bien en place, au grand plaisir de Roxanne Therrien. « On a demandé des tables de concertation avec Hydro et ils sont coopératifs. Ils veulent travailler avec nous », sourit la conseillère municipale.