C’est du moins ce qu’a laissé savoir Sylvie Perron, directrice de l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) des Basses-Laurentides, lors de sa conférence Panier d’épicerie pour consommateur averti, livrée récemment dans le cadre des Belles Rencontres, à Saint-Eustache.
Selon Mme Perron, les pièges de la commercialisation sont nombreux et surtout, efficaces. Tout est pensé dans l’intention de faire dépenser le consommateur plus qu’il ne le devrait: la décoration conceptuelle, les sections thématiques, les bouts d’allées aux étiquettes alléchantes n’annonçant pas toujours des promotions.
Vous connaissez le «planogramme»? «Tout est pensé pour vous faire acheter, le planogramme prévoit de faire passer les clients à travers les allées pour faire acheter», averti Mme Perron.
Il y a les odeurs réconfortantes, les messages de style «Je me gâte», les sections à 1 $, et ce, sans parler des circulaires dans lesquelles tous les produits paraissent abordables. Celles-ci présentent même des recettes.
Il est toutefois possible de remplir son garde-manger tout en dépensant moins, prévient Mme Perron. Mais un changement d’habitudes s’impose.
D’abord, la circulaire a son utilité puisqu’elle permet de comparer les prix entre les marchands d’alimentation. Selon des données recueillies par l’ACEF, IGA propose les meilleurs spéciaux, tandis que Metro a les prix les plus élevés. Mais c’est définitivement chez Walmart que l’ensemble des aliments coûte le moins cher.
Bien sûr, il y a les programmes de fidélité comme Air Miles. Or, ces cartes ont aussi leurs propres pièges. «Le risque, c’est de surconsommer, mais aussi de prendre les cartes de crédit associées aux cartes de fidélité, ça veut dire qu’on mange à crédit. On les paye en intérêt», fait remarquer la directrice de l’ACEF.
Mme Perron recommande quelques trucs pour économiser. D’abord, l’idée de faire plus d’un supermarché peut faire perdre du temps et de l’argent, s’ils ne sont pas à proximité.
Se transformer en écureuil n’est pas forcément une façon d’économiser si les articles achetés en grande quantité pourrissent au fond du garde-manger, à moins qu’ils ne soient régulièrement consommés, comme la viande, qui pourra être congelée.
Les produits de marque maison peuvent aussi s’avérer intéressants, la différence étant plus souvent dans le prix que dans le goût.
Le meilleur truc pour éviter de gonfler sa facture d’épicerie, affirme Mme Perron, c’est encore de planifier ses repas pour les jours à venir et de dresser la liste des articles nécessaires aux recettes. Et surtout, de s’y tenir.
Il y a aussi la politique des prix, une information qu’à peine 52 % des gens connaissent. Celle-ci dit qu’un produit mal chargé par erreur devra être laissé gratuit s’il coûte moins de 10 $, ou l’on vous remettra 10 $ s’il coûte plus que ce prix. Mais pour cela, il faut vérifier sa facture.
Quelques alternatives pour faire diminuer la facture d’épicerie: les cuisines collectives, groupes d’achat, jardins communautaires, l’aide alimentaire.