La violence au coeur des négociations
«La multiplication des gestes de violence visant notamment le personnel de soutien des écoles et l’augmentation de la clientèle présentant des comportements violents doivent interpeller sérieusement tous les acteurs du domaine de l’éducation. La prochaine ronde de négociations doit contribuer à la mise en place de solutions concrètes», explique la vice-présidente responsable de la négociation de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN), Stéphanie Gratton.
La FEESP–CSN représente, dans les Laurentides, près de 3 500 employé-es de soutien technique, paratechnique, administratif et manuel des commissions scolaires Sir Wilfrid Laurier, des Laurentides, de la Seigneurie-des-Mille-Îles et de Pierre-Neveu.
Selon les syndicats, après des années de compressions dans les services, il est urgent de redonner au personnel de soutien plus de temps pour bien faire le travail. Les jeunes qui ont des difficultés particulières ont besoin qu’on prenne le temps d’agir en prévention. Pourtant, la majorité des membres n’ont pas accès à un poste régulier à temps plein.
«Il faudra réinvestir dans le réseau de l’éducation, c’est évident. Il faudra plus de ressources pour s’attaquer sérieusement à la violence en milieu scolaire. Il faudra miser davantage sur le rôle que peut jouer le personnel de soutien en lui donnant tout le temps nécessaire pour bien accomplir sa mission», enchaîne Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides – CSN.
«La FEESP–CSN travaille actuellement à dresser un portrait provincial de la situation afin de raffiner la recherche de solutions. Il serait donc hâtif de tirer des conclusions définitives. Toutefois, il est déjà clair que les gestes de violence sont de plus en plus fréquents», poursuit la présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN, Annie Charland.
Sous-traitance
La FEESP–CSN s’inquiète également de la dégradation des installations et des bâtiments. Les salaires octroyés aux ouvriers d’entretien des commissions scolaires (concierges, soudeurs, plombiers, électriciens, etc.) sont largement inférieurs aux conditions offertes dans le secteur privé. Par conséquent, les établissements ont de plus en plus de difficultés à retenir leur personnel expérimenté et se tournent vers la sous-traitance.
Reconnaissance et stabilité
En assemblée régionale, il sera question des sujets qui devraient être abordés lors des prochaines négociations. Parmi les sujets, il y a aussi la pleine reconnaissance de la contribution du personnel de soutien au succès scolaire et à la stabilité des emplois. Pour ce qui est des enjeux communs à tous les employé-es de l’État, comme les salaires, les consultations se tiendront par un sondage qui sera envoyé à l’ensemble des 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public, membres de la CSN. Les syndicats déposeront leurs demandes de négociation le 30 octobre 2019. Les conventions collectives viennent à échéance le 31 mars 2020.
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