Le week-end dernier, avait lieu au parc Angrignon, de Montréal, la marche Gutsy, une marche de 4 km dont l’objectif était d’amasser des fonds pour la fondation Crohn et Colite Canada. Porte-parole de cet événement, l’Eustachoise Christine Trudel était plus qu’heureuse de réaliser ce défi et d’en faire la promotion.
«Non, ce n’est pas la joie de parler de toilettes et d’envies pressantes, mais il le faut!» lance d’emblée Christine, 30 ans, diagnostiquée de la maladie de Crohn, alors qu’elle n’avait que 19 ans. Pour elle, de parler de ces actions normales de la vie, car, comme elle le dit si bien: «tout le monde va aux toilettes» , est l’une des façons de faire connaître cette maladie qui touche plus de 53 000 personnes au Québec, et 1 personne sur 150 au Canada.
«J’en parle pour montrer aux gens atteints de cette maladie qu’ils ne sont pas seuls. La maladie de Crohn ne m’a pas demandé. Elle est juste venue et ne me quittera jamais! Tant de fois, des gens de mon entourage ont pensé à tort que ma douleur était cérébrale plutôt que véritable, que je veux éviter que cela arrive à d’autres» .
Douleur atroce
Dès l’âge de 11 ou 12 ans, Christine, loin de se douter, à cette époque, qu’elle était atteinte d’une maladie colorectale, faisait régulièrement des gastro-entérites et avait des problèmes de digestion.
«C’était très douloureux. J’avais des crampes paralysantes. Je n’étais plus capable de marcher. C’est comme si on me donnait des coups de 2 x 4 dans le ventre. J’avais toujours envie d’aller aux toilettes. J’y allais de 20 à 30 fois par jour!» raconte la jeune femme, qui a enfin obtenu réponses à ses questionnements, le 7 décembre 2007, lorsqu’on lui a appris qu’elle souffrait de la maladie de Crohn.
«Je pouvais enfin mettre un mot sur mes maux! Dans les derniers temps, avant d’être hospitalisée, je perdais une livre à une livre et demie par jour. Mais pour certains, c’est encore pire!»
Briser l’isolement
C’est pour ces gens-là justement, ceux et celles qui souffrent en silence, que Christine, aujourd’hui infirmière, a décidé de s’impliquer auprès de la fondation Crohn et Colite Canada.
«On ne le voit pas que je souffre de cette maladie. Je n’ai pas un bras cassé ou un bleu. Étant donné que c’est invisible, comme plusieurs autres maladies chroniques, les gens ne savent pas que nous souffrons. Ça devient donc difficile à expliquer» , affirme Christine, qui a donc décidé de partager son quotidien afin, entre autres, de briser l’isolement de gens qui n’osent même plus sortir de chez eux tellement ils ont honte.
«Je connais des gens qui n’en parleront jamais, et c’est correct. Mais si je peux être la voix de ceux et celles qui ne veulent pas en parler, ça va me faire plaisir! En autant qu’ils en parlent à au moins une personne quand ça ne va pas!»
La maladie de Christine est au repos depuis quelques années déjà, grâce à un médicament qu’elle prend aux six semaines. Elle espère ne pas en arriver à un point où on devrait lui pratiquer une stomie, soit lui retirer une partie de l’intestin, ce qui l’obligerait à porter un sac en permanence.
Dans 60 localités du Canada et à 5 endroits au Québec, dimanche, des marches telles que celle de Montréal étaient organisées. La marche tenue dans la métropole a permis d’amasser 126 000 $. Pour en apprendre davantage ou donner, il suffit de visiter le [http://crohnetcolite.ca].
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