C’est le cas notamment de Pascal Quevillon, maire d’Oka, dont les décisions sont souvent critiquées sur les réseaux sociaux par certains citoyens. Ces derniers, des «trolls» , comme il les appelle, génèrent volontairement des polémiques aux dépens des échanges sur des pages telles Oka – vie politique, Famille – Oka, Spotted Oka, Oka, etc.
«Des pages comme celles-là, affirme M. Quevillon, il y en a une dizaine. Les gens y écrivent des commentaires négatifs qui ne sont pas très glorifiants pour la municipalité en général. Ce sont souvent des attaques personnelles» .
Bien qu’il soit au fait que ces «attaques» sont dirigées à l’endroit du maire d’Oka et non à l’égard de Pascal Quevillon, le citoyen, il admet que certains commentaires finissent, à la longue, par affecter son moral.
«Ce serait inhumain de dire le contraire. Quand j’ai été élu à la mairie en 2014, certaines personnes me soutenaient, mais deux semaines après elles parlaient contre moi! Certains types d’individus sont nés comme ça et vont mourir comme ça. Heureusement, c’est loin d’être la majorité!» insiste le maire d’Oka, conscient que ceux et celles qui condamnent son travail sur les réseaux sociaux sont, pour la plupart, des opposants politiques.
«Ce sont des gens qui cherchent toujours du négatif, même dans le positif! Un moment donné, c’est assez! Ça n’incite pas les bons candidats à se présenter ou à rester en politique» .
Pascal Quevillon n’a pas l’intention de changer ses habitudes. Il continuera de gérer sa propre page Facebook, «Pascal Quevillon – Maire d’Oka» , sur laquelle les gens sont habituellement respectueux, dit-il. Ceux et celles qui avaient l’habitude de le critiquer gratuitement ont été bloqués.
Saint-Eustache
À Saint-Eustache, le maire Pierre Charron a décidé de fermer sa page Facebook personnelle à la fin de la dernière campagne électorale. Il a préféré s’en tenir à la gestion d’une page Facebook dédiée à la Ville.
«En campagne électorale, les gens en profitent un peu, surtout les adversaires politiques. Ça devient difficile à suivre si on ne le fait pas personnellement sur une base régulière. Je préfère donc mettre mon temps sur autre chose» , a-t-il mentionné pour expliquer son choix.
Sa motivation à agir ainsi réside également dans le fait que, sur les réseaux sociaux, lance-t-il, beaucoup de désinformation est véhiculée.
«Nos adversaires se prononcent sur des dossiers, mais ils ne connaissent pas tout de ce dernier, ce qui contribue à diffuser des informations souvent erronées. Dans le cas où on m’attaque personnellement, ça me coule sur le dos comme l’eau sur le dos d’un canard.»
Ailleurs dans les Basses-Laurentides
À Sainte-Thérèse, la mairesse Sylvie Surprenant, à l’image du maire Charron, a aussi choisi de ne pas ouvrir une page en son nom personnel. Comme à Saint-Eustache, c’est par le biais de la page de la Ville qu’elle transmet ses informations.
«Pour moi, le conseil municipal s’exprime à travers les résolutions qu’il adopte et le meilleur moyen d’en informer la population est d’utiliser les moyens de communication officiels de la Ville. De cette façon, nous assurons aux Thérésiennes et aux Thérésiens de l’information municipale transparente et surtout juste» , dit-elle avant d’ajouter favoriser la communication de personne à personne, et ce, bien que, selon elle, les réseaux sociaux représentent «une opportunité extraordinaire d’engager la conversation avec les citoyens» .
«Toutefois, renchérit Mme Surprenant, les échanges peuvent rapidement devenir toxiques lorsque l’irrespect, la diffamation et même la violence s’en mêlent. De tels comportements sont inacceptables en société, incluant sur les réseaux sociaux. Il s’agit donc d’un terrain glissant qu’il faut surveiller attentivement.»
À Blainville, le maire Richard Perreault gère sa propre page Facebook et cela ne lui cause aucun problème.
«J’ai une page Facebook privée, mais elle reste privée. Je ne l’entretiens pas beaucoup, je n’ai pas beaucoup de temps à y consacrer. Comme ce sont des amis ou de la famille qui écrivent sur cette page, je ne m’attends pas à recevoir des commentaires politiques» .
À Rosemère, le maire Éric Westram affirme se servir régulièrement de sa page Facebook personnelle pour échanger «de façon cordiale» , sur des sujets variés, avec ses citoyens.
«Puisque la communication avec les citoyens et la proximité avec ces derniers sont une priorité de tous les instants, les médias sociaux, comme Facebook par exemple, sont des moyens de communication que je valorise. Le tout se passe dans un climat de respect et de positivisme. Le respect est essentiel sur les médias sociaux et les débordements ne doivent pas être tolérés» .
Sur le territoire de la MRC de Deux-Montagnes, outre Pascal Quevillon, Sonia Fontaine, mairesse de Pointe-Calumet, semble être la seule à avoir une page Facebook personnelle.
Dans Thérèse-De Blainville, Sylvie Surprenant et Jean Comtois sont au contraire les seuls maires à ne pas avoir de page Facebook. Toutes les Villes et Municipalités de la région ont par ailleurs une page Facebook.
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