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Camping Donald: Des semaines tumultueuses à venir

Photo Stéphanie Prévost – Une centaine de personnes se sont présentées le 12 août à la séance du conseil municipal afin de représenter la cause du Camping Donald. Chacun d’eux portait un chandail jaune montrant le logo du camping. Aucun n’a cependant pris la parole malgré les invitations du maire suppléant, Marc Laurin.

Camping Donald: Des semaines tumultueuses à venir

Publié le 27/08/2024

Depuis quelques semaines, beaucoup d’informations circulent à propos de la fermeture du Camping Donald. Des campeurs ont d’ailleurs décidé de lancer une pétition afin de contrer cette décision de la Ville. Mais est-ce que ça aura l’effet escompté ?

Le Camping Donald est une institution de plus de 80 ans à St-Canut. Son emplacement est cependant sollicité pour de nombreux projets, qu’ils soient immobiliers ou institutionnels. 

« Il y a eu une demande des propriétaires pour être inclus dans le périmètre urbain. C’est un terrain en zone blanche qui peut être développé », mentionne Patrick Charbonneau, maire de Mirabel quant à une demande de février 2022. Celui-ci mentionne donc l’intérêt de l’institution municipale d’en faire un terrain pour deux écoles, une primaire et l’autre secondaire. Les constructions n’utiliseraient qu’une partie du terrain. Le reste serait conservé comme plusieurs autres boisés à Mirabel.

« Quand bien même la Ville n’irait pas en expropriation pour acheter le terrain, le propriétaire pourrait vendre demain matin pour du développement. Les campeurs, d’une façon ou d’une autre, seront donc appelés à quitter de toute façon », souligne M. Charbonneau. Les discussions sont nombreuses entre la Ville et les propriétaires du camping dans les dernières années. « On a été obligé d’aller en processus d’expropriation à cause des délais du centre de service pour la livraison des écoles », ajoute-t-il. 

Cet avis d’expropriation a d’ailleurs été envoyé le 19 juin dernier, suite à l’approbation par le conseil lors de la séance du conseil du 13 mai précédent. Le document public stipule que la prise de possession se fera le 15 novembre et qu’un montant de 4 460 000 $ sera remis en compensation. Selon les informations, une contestation aurait pu être signifiée dans les 30 jours suivants, mais aucun retour n’a été fait.

Avec sa vision du territoire et de l’intérêt collectif, M. Charbonneau met de l’avant l’enjeu de l’éducation dans ce secteur. Faisant partie du Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord(CSSRDN), les écoles secondaires les plus proches sont à Lachute et Saint-Jérôme. « On veut s’assurer qu’ils aient le moins de transport possible pour que le temps soit mis aux études ou aux loisirs. Parce que c’est important de se divertir quand on est jeune et non pas de passer une à deux heures dans un autobus », affirme le maire. Du côté primaire, les écoles débordent.

D’autres idées de terrains ont été lancées par les campeurs, mais le maire souligne qu’ils ne correspondent pas aux exigences du CSSRDN. 

« Même s’il n’y a pas d’expropriation, ça ne veut pas dire que le camping va durer dans le temps », conclut Patrick Charbonneau.

La réponse du Camping

Un communiqué général a été envoyé le 8 août dernier. Celui-ci confirme les démarches de la Ville pour l’acquisition du terrain depuis de nombreuses années. Linda Chalifoux, co-propriétaire et présidente du camping mentionnent d’ailleurs sa vision de la situation. « Cette urbanisation, bien que nécessaire pour la ville, ne s’est malheureusement pas faite dans le respect de notre établissement et de nos campeurs ; la construction d’un nouveau quartier en bordure de notre terrain dénaturant notre établissement », souligne-t-elle.

Une association de campeurs serait d’ailleurs en formation et engagerait une avocate, Denise Beaudoin, afin de poursuivre la Ville. Malgré les nombreuses demandent d’entrevues et de commentaires au Camping Donald et ses locataires, aucun retour n’a été accordé.