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Basses-Laurentides : des inondations pires qu’en 2017

Photo Facebook de la Ville.
La Ville de Sainte-Anne-des-Plaines et les environs ont subi de nombreuses inondations suite aux pluies diluviennes du 9 août.

Basses-Laurentides : des inondations pires qu’en 2017

Publié le 12/08/2024

La tempête tropicale Debby a fracassé des records de précipitations avec près de 166 mm tombés en seulement quelques heures, entraînant du coup bien des dégâts sur son passage : sous-sol résidentiels inondées, refoulements d’égouts, rues impraticables. La semaine s’annonce chargée pour les autorités et de nombreux citoyens.

Au plus fort de la tempête, des rues et des tronçons de route ont dû être fermés à la circulation. Dans le secteur de Saint-Eustache, notamment la rue Pie-XII et la rue Dubois qui menait au pont de la 25e avenue. Deux ponceaux se sont d’ailleurs affaissés sur le chemin Chicot.

Au Service de sécurité incendie de Saint-Eustache, 383 appels de citoyens ont été logés à partir de vendredi soir et jusqu’au lendemain pour des dégâts d’eau touchant leur résidence, les voies de circulation. 

Et les services des travaux publics de certaines municipalités ont aussi été mis à l’œuvre.   « On a fait appel à Hydro-Québec pour faire fermer les réseaux électriques en raison des enjeux possibles d’incendies et d’électrocution. Des citoyens craignaient de toucher leur panneau électrique », rapporte M. Laplante.

Pire qu’en 2017

De l’avis de bon nombre de citoyens, cette tempête est pire que les inondations de 2017. « Moi, ça fait six ans que je suis ici et c’est la première fois que je vois autant de gens affectés en même temps. Je pense que c’est pire qu’en 2017, ça touche plus de gens car l’eau de ruissellement a touché plus de territoire », a commenté le directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Eustache, Sébastien Laplante.

« On ne fournissait pas à la demande. On a dû appeler du personnel en renfort, souligne celui-ci. Ça commencé aux alentours de 19h00, spécifie celui-ci. Le niveau d’eau a monté subitement, on a dû fermer le petit pont de la 25e avenue, car l’eau touchait au tablier du pont.  On a reçu un niveau d’eau très élevé et plusieurs rues étaient inondées et même en pleine ville, pas juste en zone riveraine. Le réseau était saturé et les terrains aussi. »

Lundi matin, le débordement d’eau s’était résorbé de lui-même et les deux ponceaux étaient en train d’être réparés. N’empêche qu’à Saint-Eustache, certains résidents ont eu jusqu’à quatre pieds d’eau dans leur sous-sol, selon M. Laplante. 

Évidemment, pour les citoyens s’étant retrouvés touchés par les inondations de 2017, l’exaspération était à son comble. Certains avaient alors fait refaire leur sous-sol. 

Record d’appels d’urgence

Les autres MRC ont aussi eu leur lot de défis. La Régie intermunicipale Thérèse De-Blainville affirme avoir reçu quelque 1300 appels en 12 heures, surtout pour des rues inondées et des refoulements d’égouts, lesquels ont été redéployés aux services incendie de chacune des villes concernées. 

La rivière aux Chiens a été surveillée de très près, mais on assure qu’elle n’est pas sortie de son lit. 

Ce week-end, la Ville de Deux-Montagnes s’est mise en mode mesures d’urgence sur le terrain. Toutes les équipes ont été déployées : cols bleus, pompiers et policiers ont été à pied d’œuvre toute la soirée et toute la nuit. Ils ont pompé des rues remplies d’eau, débloqué de multiples bouches d’égout et vidé des sous-sols inondés par les fortes précipitations. 

Selon la direction des communications de la Ville de Deux-Montagnes, les équipes d’employés de Deux-Montagnes ont répondu à plus de 192 appels d’aide de citoyens. Les stations de pompage ont opéré à pleine capacité, mais n’ont pu contenir toute la pluie reçue, ce qui causa des refoulements.

Les inondations de 2017 ont par ailleurs amené Deux-Montagnes à se montrer proactive. Un bassin de rétention d’eau et la station de pompage d’eaux pluviales est présentement en construction. « Ces futures infrastructures aideront grandement à réduire les impacts d’événements extraordinaires tels que vécus hier. La Ville de Deux-Montagnes sera l’une des premières villes de la Couronne Nord à se doter de ce type d’infrastructure », assure l’administration Martin. 

Messages d’élus

En plus des autorités officielles, quelques élus ont tenté de rassurer rapidement leurs résidents. 

À Blainville, la mairesse Liza Poulin s’est adressée à la population par l’entremise des réseaux sociaux. 

« Blainville n’a pas été épargnée par la tempête Debby. C’est près de 160 mm de pluie qui sont tombés sur notre territoire, du jamais vu. Maisons inondées, pannes électriques, tronçons de rue fermés… Nos services municipaux ont travaillé d’arrache-pied pour assurer la sécurité des citoyens et le bon fonctionnement des installations. Je les remercie pour ces efforts. Je suis également de tout coeur avec les familles qui ont été inondées et qui subissent des pertes matérielles.  Je lance un appel à l’entraide et à la solidarité entre voisins, amis, collègues. Vérifiez près de vous celles et ceux qui auraient besoin d’aide ou d’équipements: pompes, ventilateurs ou déshumidificateurs. »

De l’autre côté de l’A 13, c’est le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin, qui s’est adressé à ses résidents mais aussi aux travailleurs en pleine action et était sur place. 

« Je tiens à remercier toutes les équipes impliquées dans les opérations des dernières heures pour leur travail sans relâche, de même que tous les citoyens de Deux-Montagnes pour leur solidarité et leur entraide suite à cette nuit des plus éprouvantes. »

Mesures en place

Pour ce qui est de la suite des choses, il faut savoir que la plupart des municipalités ont prévu des mesures, notamment pour le dépôt des matières souillées à la suite des inondations. 

Les écocentres ont aménagé leur horaire pour les sinistrés.

Les villes de Sainte-Thérèse et de Boisbriand rendent l’accès gratuit à leurs citoyens (preuve de résidence exigée) à l’écocentre pour le dépôt de matières liées aux inondations.  Une plage horaire spéciale est offerte, et ce uniquement aux sinistrés, du lundi au jeudi, de 8 h à 16 h. Important, cette plage horaire doit servir uniquement aux déchets occasionnés par le sinistre du vendredi 9 août. Pour les autres matières habituellement acceptées, les citoyens doivent respecter l’horaire régulier de l’écocentre, soit le vendredi, de 12 h à 19 h, de même que les samedis et dimanches, de 9 h à 18 h.

Blainville et Rosemère ont également ouvert leur écocentre au-delà des plages horaires habituelles afin d’accommoder leurs citoyens aux prises avec des matières souillées par les inondations. 

La Ville de Sainte-Thérèse a mis en place un formulaire pour recueillir les informations relatives aux dommages causés par les pluies diluviennes du 9 août dernier afin de l’aider dans ses démarches auprès du ministère de la Sécurité publique. Il ne s’agit pas d’un formulaire de réclamation. 

À Boisbriand, la bibliothèque municipale de même que la piscine et le chalet du parc Pellerin resteront fermés jusqu’à nouvel ordre. Toutefois, l’hôtel de ville accueille les citoyens pour les besoins de base : recharge d’appareils électroniques, eau, café, collation et repos. L’accueil et la ligne téléphonique de l’hôtel de ville seront fermés dès le 11 août, à 8 h.

À Deux-Montagnes, le dépôt du garage municipal (625, 20e Avenue) sera ouvert aux heures régulières au cours de la semaine, sans frais. Des conteneurs seront également installés dans certains endroits stratégiques, en début de semaine, ce qui aidera les citoyens touchés à se débarrasser des débris.

À noter que le Bureau d’assurance du Canada (BAC) a, de son côté, tenu à clarifier les options de couverture d’assurance et a émis des recommandations aux sinistrés.