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1er juillet: Des locataires toujours sans logement 

1er juillet, jour de déménagement au Québec

1er juillet: Des locataires toujours sans logement 

Publié le 28/06/2022

À quelques jours de la date « fatidique » du 1er juillet, jour de déménagement pour plus de 250 000 Québécois, plusieurs familles, mères monoparentales et personnes seules risquent de se retrouver à la rue étant incapable de se trouver un toit.

C’est la réalité de Souvanh, un homme de 42 ans, employé dans une rôtisserie St-Hubert, qui veut quitter le logement qu’il occupe depuis huit ans dans Les Laurentides pour se rapprocher de son nouvel emploi à Saint-Eustache. 

« Je ne trouve rien depuis des mois. Quand je trouve, c’est trop cher ou j’arrive trop tard. J’ai l’impression de jouer à la loterie et de ne jamais obtenir la bonne boule du boulier » lance-t-il d’un air découragé.

« Certainement que c’est dur pour le moral. Ce n’est pas parce que je n’essaye pas. J’ai dû faire des dizaines de visites. Le dernier logement visité était à moi après avoir répondu avec succès à de nombreuses questions et rempli d’innombrables papiers. Quand je suis allé chercher les clefs, le propriétaire m’a dit qu’il venait de louer à une autre personne. Que s’est-il passé? », se demande Souvanh, avant de laisser tomber un long soupire. 

L’homme célibataire ne croit pas que ses origines asiatiques soit la raison, lui qui parle français sans accent prononcé. « J’ai eu de « petits » problèmes avec mon crédit, car la pandémie a été plus difficile pour certains, mais j’ai toujours bien payé mon logement et j’ai de bonnes références. Malgré tout, c’est ma sœur qui me dépanne en m’hébergeant, le temps que je trouve ».

Saint-Jérôme aussi

Vanessa, elle, assure avoir un bon dossier de crédit et un emploi stable, mais elle ne parvient pas plus à dénicher la perle rare à Saint-Jérôme.

Pourtant, elle en a feuilleté des petites annonces dans les journaux et navigué des heures sur le web dans les spotteds de logements à louer, mais peine perdue. Elle cherche toujours. 

« Je suis une personne tranquille qui cherche un 3 et demi ou 4 et demi pour recevoir ma petite fille quelques fois. Mon propriétaire est très gentil et il a compris que je voulais plus grand. Je suis une femme qui ne fume pas, ne boit pas et ne se drogue pas ».

Mirabel et Blainville, pas plus

Mère monoparentale avec deux petites mignonnes fillettes de 6 et 8 ans, Julie a publié plusieurs fois son annonce sur différents sites pour démontrer l’urgence de changer adresse dans la région de Mirabel. 

« Je suis prête à payer le premier et le dernier mois en avance. J’ai peur d’être jetée à la rue avec plus rien et deux jeunes enfants en charge », a-t-elle confiée disant être une maman désespérée. 

Une crainte partagée par Mario à Blainville. L’homme de 64 ans, vivant seul, pas d’animaux, cherche un 3 et demi en précisant qu’il a un faible budget, genre 600$ par mois, incluant tous les frais. « J’aurais pensé qu’un bon Samaritain m’aurait téléphoné, mais non. J’ai plus de chance de recevoir un appel du Pape que d’un propriétaire non véreux », dénonce-t-il avec véhémence.   

Une première politique métropolitaine d’habitation

Devant cette crise du logement qui frappe partout au Québec, particulièrement dans le Grand Montréal, la Communauté métropolitaine de Montréal tiendra cet automne des consultations publiques sur le premier projet de Politique métropolitaine d’habitation, qui propose 41 pistes d’action qui s’articulent autour de 3 grandes orientations, dont la plus importante est celle d’assurer l’abordabilité du logement afin de répondre aux besoins des ménages, notamment des familles, qui éprouvent de plus en plus de difficulté à trouver un logis respectant leur capacité de payer et correspondant à leurs besoins. 

Notons que plus de 200 000 ménages locataires à faible revenu consacrent plus de 30 % du budget mensuel pour se loger.