C’est sous une vague d’amour que cette journée extraordinaire a eu lieu pour cette femme exceptionnelle. Un événement mémorable, célébré comme si elle venait d’atteindre un sommet, a été souligné par la Ville de Saint-Eustache, qui a honoré cette occasion en remettant une plaque commémorative à Mme Berthe, un geste fait avec tendresse par le maire suppléant, Raymond Tessier. En plus de cet hommage local, Mme Berthe a reçu une mention spéciale avec un message encadré du Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, signe que le chiffre 100 demeure un exploit en soi.
Une journée de célébration et de témoignages affectueux pour une centenaire au parcours remarquable. Berthe Brunette Côté est une femme dont le destin a été marqué par un sens aigu des responsabilités. À l’âge de seulement 16 ans, elle a été confrontée au décès de sa mère, une situation qui l’a amenée à prendre en charge ses cinq frères et sœurs. Cet acte de dévouement précoce a forgé sa résilience, son caractère et son sens des responsabilités.
Toute sa vie, Mme Berthe a été une travailleuse acharnée, subvenant aux besoins de sa famille en tant que femme de ménage dans l’entreprise de son mari, notamment. D’ailleurs, elle s’ennuie de se salir les mains à frotter pour tout nettoyer. Avec un sourire bienveillant, elle déclare : « Le travail n’a jamais fait mourir personne, j’en suis la preuve vivante. »
La bonne recette
Invitée à dévoiler sa recette de longévité, elle répond humblement que le plus important est de « bien dormir et de manger sainement ». Elle qui n’a jamais déjeuner de sa vie.
Une autre partie de la « potion magique » est de demeurer active. Elle joue au bingo avec 12 cartes à la fois, en même temps que de jaser avec ses compagnons de table. Sans le savoir, les golfeurs professionnels du légendaire Arnold Palmer à la recrue Scottie Scheffler en passant par Tiger Woods ont une grande admiratrice à Saint-Eustache, Mme Berthe.
« J’aime regarder le golf. Je trouve que c’est un beau sport. J’ai joué qu’une seule partie dans ma vie, mais je suis une grande téléspectatrice assidue. Je connais les noms des golfeurs et je regarde beaucoup de sports à la télé.»
Elle ajoute : « Si ce n’étaient pas de mes jambes, je serais encore une petite jeune qui pourrait courir partout », lance-t-elle, grand sourire aux lèvres.
Alerte et vive d’esprit, la vielle dame garde son sens de l’humour intact. D’un sourire malicieux, elle confie à l’auteur de ses lignes, d’une voix toute base « Encore aujourd’hui, ils ne m’en passent pas une sous le nez. »
Trois enfants
Avec nostalgie, Berthe Brunelle Côté a accepté de nous parler de sa jeunesse. Elle s’est mariée à 18 ans pour vivre un mariage solide et aimant pendant près d’un demi-siècle, jusqu’au décès de son mari. Ensemble, ils ont eu trois enfants, bien que deux d’entre eux ne soient plus de ce monde. Sa fille Carole, âgée de 72 ans, est plus que présente dans sa vie, lui rendant visite tous les jours. Mme Berthe se sent chanceuse de l’avoir et exprime sa gratitude éternelle, elle qui observe avec émotion que certains de ses amis en résidence ne reçoivent jamais de visite, ce qui les laisse seuls et abandonnés. « Ils pleurent souvent. C’est triste ».
Mme Carole, qui admire profondément sa mère, explique que cette dernière a conduit sa voiture jusqu’à l’âge plus que vénérable de 85 ans et qu’elle est demeurée dans son appartement jusqu’à l’âge de 98 ans. « C’est seulement après une fracture de la hanche causée par une chute que la famille a convenu qu’il était préférable qu’elle vive dans une résidence », mentionne celle qui salue les employés du Manoir Painchaud, les qualifiant d’anges pour leur soutien et leurs soins attentifs à sa mère.
Malgré son âge, Mme Berthe ne passe pas une journée sans être coquette. Elle prend soin d’elle-même, portant des boucles d’oreilles assorties, arborant une coiffure impeccable et affichant des ongles soignés. Elle était resplendissante lors de sa fête d’anniversaire.
Ses proches ont ainsi rendu hommage à une dame aux multiples facettes, la décrivant comme fière, belle, généreuse, affectueuse, et admirable.
La fêtée, modeste comme toujours, a répondu aux honneurs. « Vous n’auriez pas dû. Ce n’était pas nécessaire. »
Elle reste un guide précieux pour sa famille, partageant ses expériences de vie, bonnes comme moins bonnes, à ses petits-enfants et arrière-petits-enfants, tous reconnaissants de pouvoir bénéficier des précieux conseils d’une centenaire dotée d’une source inépuisable d’inspiration.