Mylène Pepin et Valérie Paquette sont amies depuis plus de 30 ans et ont enfourché ensemble, depuis aussi longtemps qu’elles se souviennent, des véhicules motorisés. «On a conduit des quatre roues et on s’est souvent déplacé en scooter. On a toujours aimé tout ce qui est moteur», a indiqué Valérie. «C’est elle qui conduisait et moi qui l’accompagnais. Pendant le rallye c’était pareil puisque j’étais copilote», a ajouté sa collègue Mylène. Pour ces deux femmes d’affaires qui ont chacune pris la relève de l’entreprise familiale paternelle, le Trophée Roses des sables représentait un défi.
Préparation
C’est Mylène qui, intéressée par les rallyes depuis plus de 15 ans, s’est penchée sur ce rendez-vous sportif, pour son aspect humanitaire. «Il fallait prévoir apporter des vêtements, des produits d’hygiène et des toutous à distribuer aux gens qui vivent dans le désert», a-t-elle expliqué. Les deux femmes s’y sont donc prises à l’avance, leur inscription remontant à 2012, à la suite d’une rencontre préparatoire qui s’est déroulée à Montréal. La suite a été une série d’activités pour assurer le financement du projet par la vente d’accessoires et la recherche de commanditaires. «C’est la partie qui a été la plus longue. Les retombées de nos activités étaient destinées à la Société de l’autisme des Laurentides, avec qui nous étions associées», a précisé la pilote.
Le parcours
Quatre jours avant la ligne de départ en France, les concurrentes ont récupéré le matériel nécessaire pour la course et ont pris possession du mastodonte qui les a transportés, un Iveco Massif. Le 9 octobre 2014, dans la ville de Ciboure, c’est le jour J. «Imaginez 150 véhicules attendant le signal de départ, sous la pluie, pour finalement partir à toute allure. C’est fou et cacophonique!», a lancé la copilote.
Le peloton a parcouru l’Espagne en une journée pour être fin prêt le lendemain dès 4 h 30, à prendre le traversier pour le Maroc, à partir d’Algésiras. «Quand on est arrivées au Maroc, ç’a été le dépaysement. Les routes, les indications et même les toilettes étaient différentes», a dit Valérie, en riant. La journée a été couronnée par une tempête de sable et de pluie, vécue à l’abri dans une tente berbère.
«Le but du rallye est d’aller d’un point à l’autre en faisant le moins de kilomètres possible. C’est de la stratégie», a expliqué Valérie. En près d’une semaine, le parcours entre Tanger et Marrakech leur a demandé patience, précision, stress et adresse, spécialement pour les dunes de Merzouga combien impressionnantes, selon elles.
«Ce que je retiens de cette expérience, c’est le dépassement de soi. Se faire plus confiance», a souligné Mylène. «On ne l’a pas eu si dur que ça. On a juste fait une bonne job comme équipe. Ça donne le goût de faire autre chose à un moment donné», a conclu Valérie.
Ce qui est étonnant, c’est d’entendre les deux femmes se questionner sur le pourquoi d’une quatrième place. Parions que leurs expériences de jeunesse et l’organisation acquise en affaires y sont sûrement pour quelque chose.