Supporté par les Éditions Louise Courteau, le bouquin du poète de Deux-Montagnes est déjà sur les tablettes de plusieurs librairies.
La série de textes qu’il a écrite tout au long du Printemps Érable se veut bien sûr une dénonciation explicite du traitement réservé aux étudiants, mais aussi à celle des «Indignés». «J’ai écrit ce recueil pour réveiller le monde et provoquer un changement», a déclaré l’auteur, juste avant de laisser des invités lire ses textes.
L’histoire des jeunes dans la rue, c’est un peu la sienne, confie l’auteur qui approche de ses 70 ans. L’âme rebelle, John a quitté la demeure familiale à 12 ans, désireux de s’émanciper. Cinq ans dans les rues de Montréal l’ont cependant convaincu de l’utilité d’apprendre un métier. Formé comme ferblantier, il a donc fabriqué trains, avions et voitures durant les 40 années suivantes… tout en militant au syndicat.
Quant à son amour pour l’écriture, il l’a nourri de quelques cours universitaires en création littéraire, en psychologie et en philosophie. Le poète participe d’ailleurs régulièrement aux Quinzaines de la poésie, à Saint-Eustache.
Lorsque Louise Courteau l’a vu débarquer à son bureau avec ses textes, elle a vite compris l’intérêt du livre qui tombait sur son bureau en pleine campagne électorale. «Ce livre tient du miracle, raconte Mme Courteau. En moins d’une semaine, il a été relu, corrigé, puis imprimé: c’est un exploit», précise-t-elle.
«Ce genre de poésie revendicatrice m’intéresse beaucoup. Ce sont des réflexions intéressantes à lire à haute voix», ajoute l’éditrice, qui ne pouvait y rester indifférente après avoir vu ses deux petites-filles participer au mouvement étudiant printanier.
Elle n’est d’ailleurs pas la seule. Le public présent à la lecture des textes, jeudi soir, écoutait avec attention.
Clarence Collinge-Loysel, un jeune universitaire en littérature qui traînait dans la salle, s’est senti interpelé par ce qu’il a entendu: «Ces textes devraient être lus haut et fort par les étudiants en marge du conflit. John parle d’un ensemble de revendications et de la manipulation du pouvoir. C’est un effort concret, ça parle de la réalité sociale alors qu’en poésie on s’attarde souvent aux métaphores, aux idées.»
«Quand un peuple en a assez d’être bafoué et exploité, il doit descendre dans la rue, le seul véritable endroit qui lui appartient vraiment», a fait remarquer l’auteur, après avoir autographié le dernier livre sur sa table.