Mettant d’emblée cartes sur table, affirmant haut et fort souhaiter l’indépendance du Québec, M. Nadeau-Dubois a voulu démontrer par son propos la pertinence de continuer à parler de la place du Québec dans le Canada. Et ce, a-t-il précisé, bien que certaines personnes affirment plutôt qu’il s’agisse «d’un combat dépassé» , contrairement aux grands enjeux de notre époque qui alimentent continuellement les bulletins de nouvelles tels l’environnement, les inégalités sociales, l’égalité homme-femme, etc.
«Non seulement l’indépendance est encore d’actualité […] mais en fait, il n’y a pas de contradictions entre le fait de transformer profondément la société québécoise et le fait de vouloir faire du Québec un pays. En fait, ces choses-là doivent aller ensemble» .
Selon Gabriel Nadeau-Dubois, tout projet de transformation sociale au Québec qui ne tiendrait pas compte de la question du statut politique du Québec est tout simplement voué à l’échec.
«La mode en 2018, de dire M. Nadeau-Dubois, c’est de séparer les enjeux. Il y a la question de l’égalité homme-femme, ça, c’est un débat. Il y a l’écologie, ça, c’est un autre débat. Il y a les injustices sociales qui représentent un autre débat, et il y a aussi la question de l’indépendance du Québec qui est encore un autre débat. Ce sont des débats séparés que nous avons tendance à vouloir hiérarchiser.»
Pour le co-porte-parole de Québec solidaire, il ne faut pas séparer ces enjeux, mais il importe plutôt de les aborder ensemble, de façon cohérente.
«Au lieu de penser qu’un projet de société est une liste d’épicerie, celui-ci doit être une synthèse de toutes ces luttes qui sont importantes! Il faut les rassembler! Il faut penser comme un tout à ce qu’on veut que le Québec devienne. C‘est ce qui nous permettra de nous projeter dans l’avenir.»
Une voix plus forte
À Québec solidaire, a indiqué le député de Gouin, on refuse justement de séparer ces enjeux. Pourquoi le Québec ne pourrait-il pas devenir une communauté politique qui s’autodétermine, qui prend ces décisions par elle-même et qui a toute l’autorité de faire les changements qui s’imposent? Voilà la question que l’on se pose, chaque jour.
«Le projet que je porte et que mon parti porte n’en est pas un qui vise à apporter de petits changements, de dire Gabriel Nadeau-Dubois. On ne veut pas que corriger de petites imperfections dans le système d’éducation, dans le système de santé, le mode de scrutin. Notre projet de transformation est profond. On pense qu’énormément de choses doivent changer au Québec.»
Parmi elles, la manière dont les Québécois consomment l’énergie en est un bon exemple, tout comme les institutions démocratiques, le pouvoir des régions, les relations avec les peuples des Premières Nations.
Pour le jeune politicien, le projet d’indépendance du Québec doit être le point culminant de tous ces changements sociaux que Québec solidaire souhaite mettre en place au Québec. Mais pour y arriver, a conclu Gabriel Nadeau-Dubois, «nous aurons besoin d’un grand mouvement démocratique et citoyen» .
«Il faut reprendre le contrôle sur la politique, sur les institutions, ce qui ne sera pas possible à l’intérieur d’un système politique qui date d’une autre époque. On est habitué de voir la Reine sur nos 25 sous, mais si on est sérieux dans notre volonté de transformer le Québec, il est naïf de croire que l’on peut faire ça en gardant le même cadre institutionnel, les mêmes fondations!»
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